20 février 2024

"De l'Ail au XV de France"



L'histoire des peuples est jonché de jeux de mains et de pieds depuis les étrusques en passant par les égyptiens et les grecs. Quel qu'en soit le nom donné, tout commence sur de la terre. Si la Lomagne connu pour son ail depuis le Moyen Âge, depuis plus d'un siècle, elle a forgé sa réputation rugbystique avec des hommes de la terre en partie. Et le rugby français a largement profité de cette aubaine pour ne citer que l'un des plus emblématique agriculteur Walter Spanghero. Plus près de moi, Beaumont de Lomagne a cette tradition nourricière d'internationaux agriculteurs. Le premier fût Jacques Mauran, puis Michel Lasserre parti très tôt vers Agen, Tonton oblige ! Ce que Max Barrau paya très cher par une licence rouge pour avoir signé au Stade Toulousain au lieu d'Agen alors qu'il était au zénith de sa carrière. A ce propos, Antoine Dupont, fils spirituel du jeu à la Barrau, de souche paysanne, ne paiera t-il pas un jour son goût olympien pour le VII ? Parmi les autres légendes internationales A ou B beaumontoises, citons Bergamasco, Peccolo, Trainini, 1ère ligne de fer du Stade, Michel Guillas, Michel Barrau, Lionel Faure, Mathieu Barrau, Audrey Forlani, Capitaine du XV de France et actuellement Maxime Biasotto champion du Monde des U20 et petit-fils de la légende Max Barrau. Une aparté pour Jean Pierre Rives, Beaumontois de cœur qui a passé une saison entière en Lomagne s'offrant le luxe avec l'équipe de battre son futur club le Stade Toulousain. Le meilleur, c'est maintenant, ne serait ce que par amitié pour lui mais surtout pour l'histoire de vie partagée entre deux familles celle de Jean Louis Dupont et celle des Sauné. Jean Louis est né à la campagne et le médecin de famille de l'époque lui a donné le goût du rugby en lui montrant comment il fallait plaquer l'adversaire. Le reste, c'est l'école de rugby beaumontoise, c'est sa volonté farouche de réussir dans le sport et dans la vie. International junior, International militaire au bataillon de Joinville, International du XV de France, il a joué à Beaumont, au Racing Club de France et à Agen. Toute sa vie a été consacrée à la terre agricole et à son exploitation celle léguée par ses parents. Je pourrais en parler des heures de Jean Louis, de cette passion concubine de la terre et de l'ovale. J'ai aussi baigné la dedans toute mon enfance jusqu'à ce que mon Père prit la retraite. A Faudoas qui domine la plaine de la Gimone, son regard sur cette terre de rugby n'a de sens que parce qu'elle est toujours aillée. La sueur, la passion, l'amour n'a jamais eu de limites et de raison pour s'éteindre. Savoir qu'elle fût sa jeunesse, elle sera sa vieillesse en famille. Au fond, au loin, on aperçoit les perches de Gaston Vivas celui qui a donné au rugby de son village toute son existence et sa vie. La terre Beaumontoise reste un terreau de rugby, une terre d'Amitié, un joug pour le rugby. La France peut s'enorgueillir de si belles campagnes ou fleurissent tant de produits. Ces joueurs ont la main rugueuse, l'âme dure, le regard ferme mais un cœur plein de tendresse. J'éprouve toujours autant de joie de retrouver ces sourires, ces regards, ces voix agricoles et cet Amour débordant partagé avec un "Pan Tintat". Moi Lomagnol d'adoption et Pyrénéen de souche, j'ai écrit récemment à titre posthume "la terre est une mère qui ne meurt jamais".