01 mai 2024

"Jeux Olympiques à VII"


Du haut d'Olympie, 12 siècles de JO nous contemplent ! Homère, dans l'Iliade, fût le premier à parler des Olympiades écrivant dans le XXIII chant de la guerre de Troie à propos d'Achille ceci "Fils d’Atrée, et vous autres, Achéens porteurs de bonnes jambières, voici déposés là les prix qui, dans la compétition, attendent les hommes d’attelages. Si nous, les Achéens, nous faisions aujourd’hui des jeux en l’honneur d’un autre, croyez-moi, je m’emparerais du premier prix et l’emporterais dans mon pavillon". Les mythes furent nombreux sur cette genèse des jeux et c'est par un décret en 393 après J-C. que l'abandon d"Olympie, lieu de culte de la religion grecque antique, fût signer l'arrêt des JO.

Evènement social, culturel et sportif, ils renaissent de leurs cendres avec Henri Didon, prêtre dominicain sous la fameuse maxime "Citius, Fortius, Altius" reprise par Pierre de Coubertin dans le désordre à laquelle on ajouta "Communiter" (Ensemble) en 2021 ! Reconnaissance au Président Lapasset d'avoir introduit le rugby à VII ouvrant ainsi de nouveaux horizons à un sport qui tourne en rond depuis bien longtemps ! Le circuit "Sevens" mondial a permis par ailleurs de faire connnaître dès 2004 cette nouvelle vitrine du rugby. J'étais présent à Chaban Delmas pour ce tournoi. J'ai de suite assimilé ce jeu à une course de lévriers, je ne sais pas pourquoi, mais celà ne m'évoquait rien d'autre. Seul côté positif à la chose, j'ai aimé le jeu pratiqué constament debout avec des tactiques plutôt simples confiées à des félins aguéris. Le Bowl fut gagné par la France en battant le Kenya et la Cup revint aux All Blacks. Cela me sortait de la torpeur du top 16, année qui vit le SF Champion. Le HSBC World Rugby Sevens 2023 à Toulouse auquel j'assistais m'a permis vingt ans plus tard quasiment comme Monte Cristo, de redécouvrir une nouvelle facette de cet opus. Tout d'abord, vécu de dedans, vous sentez en famille ou tout le monde se cotoie sans aucun formalisme et sans la rigueur de World Rugby comme pour la coupe du monde bien que parfois tatillon. Ce qui change c'est le physique des joueurs bien plus athlétiques que jadis mais dont la présence sur le terrain est bien plus courte car le jeu va beaucoup plus vite. D'ou, comme au handball, des rotations fréquentes selon l'évolution du score avec des tactiques bien plus élaborées ont fait leurs apparitions. Alors, rien de plus tentant pour Antoine Dupont après l'échec de la coupe du monde que de basculer vers le VII ou il étale son talent mais aussi son instinct. Il reste sobre, très affuté et très lucide sur ces Jeux. 2 échecs seraient une poisse totale pour lui et pour le rugby français. 

Ces JO à l'ail ou le mélange des genres raisonne comme une fausse note à savoir que les professionnels cotoient les amateurs pures souches continue de me choquer. Bien sûr, que veut dire aujourd'hui amateur ? Si on regarde la fédérale, tous les joueurs émargent avec plus ou moins de bonheur dans un silence de cathédrale. Car c'est encore mal vu de dire que tu gagnes un bon petit pécul sur le dos du rugby amateur ! Du temps de mon Père, la caisse noire alimentait grassement le système qui s'est transformé au fil du temps. De toute évidence l'évolution se fait dans ce sens à ceci près que les bénévoles, éducateurs de petits clubs n'ont que leur foi et que les médailles d'or ne sont que du chocolat celles qui font rêver préservant cet esprit qui s'effiloche d'année en année. En conclusion, "La partie la plus cérébrale du jeu, de beaucoup la plus importante, demeure invisible ; c’est donc que le muscle y sert d’écran à l’intelligence." Pierre de Coubertin.

23 mars 2024

" Ail et Arbitres"



Le siècle et demi de rugby n'a cessé de décrier l'arbitrage et son symbole l'arbitre. Si on se réfère à l'histoire, tout a commencé par un football rugby dont les règles étaient des plus simplistes, aller marquer chez l'adversaire sans l'homme en noir ! L'évolution des règles a cristallisé l'attention de tous, entraineurs, joueurs, médias et public pour devenir aujourd'hui l'homme providentiel dont on parle le plus à son insu bien souvent. La dernière coupe du Monde et le Tournoi ont montré les limites de l'humain et de la technologie. A cet égard, la France est privilégiée souffrant de décisions des plus hasardeuses qui ont compromis l'accédit à un titre mondial. Souvenez vous, l'Afrique du Sud, la Nouvelle Zélande et cerise sur le gâteau le quart de finale l'an dernier sur nos terres. Pire, cette fois ci, pour le Tournoi, nous avons bénéficié de toutes les augures écossaises et lyonnaises ce que Fabien Galthié savoure par une deuxième place autant imméritée qu'inattendue. Aujourd'hui, ce couple à l'harmonie ondulante construit ou détruit toute l'image qu'on peut se faire d'un match de rugby. A s'y pencher de plus près, le vidéo arbitrage est devenue la deuxième lame et plus maintenant intervenant parfois à contre sens de l'esprit du jeu surtout sur les en avants. Souvenez vous Cardiff ou nous battons les All Blacks sur une passe de Michalak des plus douteuses ! Çela nous a pas réussi par la suite non plus. TMO sait très bien repérer les agressions dangereuses, les risques potentiels de commotions cérébrales, les tricheries institutionnalisées et tous les actes d'antijeu échappant à la vision parfois monochrome de l'arbitre de champ. Cela fait toujours autant débat entre le jaune, le bunker et le rouge immédiat. Selon l'angle de l'image, le ralenti ou la vitesse réelle, la décision reste humaine, trompeuse et collégiale. L'arbitre est devenue diplomate, pédagogue avec plus ou moins de talent. Cette photo de Nigel Owens illustre très bien le propos pour lequel il écoute l'arbitre vidéo, réfléchit et le doigt levé tel "Magister dixit" il va donner sa version des faits. Je le trouvais truculent, juste et plein d'humour contrairement à certains autres. Mais l'évolution actuelle de l'arbitrage va t-elle dans le bon sens de ce qu'attendent entraineurs et joueurs ? Si jadis, l'arbitre portait le deuil tout de noir vêtu, le voilà habillé moderne comme un panneau publicitaire affublé d'une belle montre dont l'utilité reste discutable et de beaux cartons dans sa pochette. Comme les joueurs, il doit être en forme car le jeu va de plus en plus vite et doit se soumettre à des test de performances mais lesquels ! Ce qui est certain, il reste un homme indiscutable dans ses décisions et doit être respecté en tant que tel. Les entraineurs mais aussi la vindicte populaire ont la gâchette trop facile et la langue bien pendue pour eux aussi ne pas commettre d'erreurs. Je n'oublie pas les arbitres ou juges de touche qui parfois ont leurs mots à dire eux aussi avec plus ou moins de sagacité.  Peu confirme essai ou pas essai alors qu'ils sont devant ! j'avoue que parfois je me demande à quoi servent ils mis à part lever un drapeau et un bras ? Que sera l'avenir du métier avec la prégnance de l'intelligence artificielle sur la technologie, sur le fait que les règlements sont constamment étudiés et détournés par les entraineurs et que les joueurs ont pris l'habitude d'harceler l'arbitre ? Je termine par La Fontaine à propos du juge arbitre, l'hospitalier et le solitaire : "qui mieux que vous sait vos besoins ? Apprendre à se connaître est le premier des soins".

20 février 2024

"De l'Ail au XV de France"



L'histoire des peuples est jonché de jeux de mains et de pieds depuis les étrusques en passant par les égyptiens et les grecs. Quel qu'en soit le nom donné, tout commence sur de la terre. Si la Lomagne connu pour son ail depuis le Moyen Âge, depuis plus d'un siècle, elle a forgé sa réputation rugbystique avec des hommes de la terre en partie. Et le rugby français a largement profité de cette aubaine pour ne citer que l'un des plus emblématique agriculteur Walter Spanghero. Plus près de moi, Beaumont de Lomagne a cette tradition nourricière d'internationaux agriculteurs. Le premier fût Jacques Mauran, puis Michel Lasserre parti très tôt vers Agen, Tonton oblige ! Ce que Max Barrau paya très cher par une licence rouge pour avoir signé au Stade Toulousain au lieu d'Agen alors qu'il était au zénith de sa carrière. A ce propos, Antoine Dupont, fils spirituel du jeu à la Barrau, de souche paysanne, ne paiera t-il pas un jour son goût olympien pour le VII ? Parmi les autres légendes internationales A ou B beaumontoises, citons Bergamasco, Peccolo, Trainini, 1ère ligne de fer du Stade, Michel Guillas, Michel Barrau, Lionel Faure, Mathieu Barrau, Audrey Forlani, Capitaine du XV de France et actuellement Maxime Biasotto champion du Monde des U20 et petit-fils de la légende Max Barrau. Une aparté pour Jean Pierre Rives, Beaumontois de cœur qui a passé une saison entière en Lomagne s'offrant le luxe avec l'équipe de battre son futur club le Stade Toulousain. Le meilleur, c'est maintenant, ne serait ce que par amitié pour lui mais surtout pour l'histoire de vie partagée entre deux familles celle de Jean Louis Dupont et celle des Sauné. Jean Louis est né à la campagne et le médecin de famille de l'époque lui a donné le goût du rugby en lui montrant comment il fallait plaquer l'adversaire. Le reste, c'est l'école de rugby beaumontoise, c'est sa volonté farouche de réussir dans le sport et dans la vie. International junior, International militaire au bataillon de Joinville, International du XV de France, il a joué à Beaumont, au Racing Club de France et à Agen. Toute sa vie a été consacrée à la terre agricole et à son exploitation celle léguée par ses parents. Je pourrais en parler des heures de Jean Louis, de cette passion concubine de la terre et de l'ovale. J'ai aussi baigné la dedans toute mon enfance jusqu'à ce que mon Père prit la retraite. A Faudoas qui domine la plaine de la Gimone, son regard sur cette terre de rugby n'a de sens que parce qu'elle est toujours aillée. La sueur, la passion, l'amour n'a jamais eu de limites et de raison pour s'éteindre. Savoir qu'elle fût sa jeunesse, elle sera sa vieillesse en famille. Au fond, au loin, on aperçoit les perches de Gaston Vivas celui qui a donné au rugby de son village toute son existence et sa vie. La terre Beaumontoise reste un terreau de rugby, une terre d'Amitié, un joug pour le rugby. La France peut s'enorgueillir de si belles campagnes ou fleurissent tant de produits. Ces joueurs ont la main rugueuse, l'âme dure, le regard ferme mais un cœur plein de tendresse. J'éprouve toujours autant de joie de retrouver ces sourires, ces regards, ces voix agricoles et cet Amour débordant partagé avec un "Pan Tintat". Moi Lomagnol d'adoption et Pyrénéen de souche, j'ai écrit récemment à titre posthume "la terre est une mère qui ne meurt jamais".


28 janvier 2024

" Handball sans Aïe ! "

L'histoire est ainsi faite, le berceau des victoires et des hommes reste la capitale du pays d'OC Toulouse. Cela remonte aux Capitouls avec le tissage et le pastel. Depuis, la Garonne, jadis navigable, a su donner avec Nogaro son hymne mondialement connu "Toulouse". Est arrivé Claude, l'autre, Onesta, fils de rugbyman à XIII, l'homme qui a bâti le hand ball français. Champion de France en 1998 et 2 coupes de France, dès 2001 il devient sélectionneur de l'équipe nationale. Le karma pour ce sport alors inconnu du grand public. Il en est le gourou, le fédérateur et l'instigateur d'une sélection à succès européens et mondiaux. Les "Costauds, les "Experts", les "Barjots", les "Bronzés" ont tout gagné, les JO, Championnat du monde, Championnat d'Europe et il est l'entraineur le plus titré comme un certain Guy Novès. En 25 ans, de l'anonymat presque culturel, le hand-ball est devenu un sport très prisé par la jeunesse s'identifiant aux stars pour citer les plus connues Gille, Burdet, Narcisse, Fernandez, Abalo, Omeyer, Richardson, les frères Karabatic et j'en oublie faute de savoir. Cet homme n'a connu que ce sport depuis l'enfance et un seul club l'AESAT devenu le Stade Toulousain rebaptisé les Spacer's de Toulouse. Autant dire qu'il a gravi toutes les étapes au fil des années pour donner la quintessence à l'équipe fanion. Il a aussi su s'entourer de compétences insoupçonnables et fidèles. Pour l'avoir approché, c'est un remarquable stratège, passionné, plutôt taiseux mais qui ne parle pas pour rien, les joueurs le savaient. Le sillon était tracé et il a passé la main avec succès. Et ce soir, Champion d'Europe avec Guillaume Gille son élève. Cette finale me permet de mieux appréhender cette euphorie collective au travers de la vivacité du match. Rien de comparable avec le rugby actuel ou l'on répète inlassablement les mêmes combinaisons sans y mettre de l'envie ou du génie. Six joueurs voir sept sur le terrain, gardien compris avec des rotations permanentes aux différents postes, toujours un soutien au porteur du ballon dans le but est de ne pas se laisser distancer. Pas besoin de vidéo arbitrage, pas ou peu de contestations des joueurs y compris pour les 2 minutes au placard, peu ou pas de blessures, des morphotypes loin des golgoths actuels de l'ovale. Pire, les gardiens ne sont pas forcément très athlétiques mais d'une souplesse et d'une vivacité époustouflante. Si le rugby use, abuse de tous les stratagèmes pour casser le rythme ou la dominance du jeu, le handball nous offre des temps morts brefs afin de recentrer très vite les joueurs et de les mettre dans le sens des objectifs fixés. Je comprends mieux pourquoi Bernat Salles a bifurqué vers ce sport las de la confrérie des entraineurs et de leurs visions ras du sol du rugby. Effectivement, le handball est épuré des lourdeurs, des répétitions mécaniques  et d'un jeu de gladiateurs moderne ou le public se votre dans la bière et le ricanement imbécile. De franchir le pas devient alors évident car la simplicité règne à tous les niveaux. En conclusion, peu de statistiques, du direct, de la vitesse, l'absence d'ennui et des commentateurs sobres. Convaincu, un excellent moment et une belle victoire.

01 janvier 2024

" Aïe et Rugby 2024 "



Quand on connait l'état du rugby actuel à l'aube de cette nouvelle année, quel sera son karma ?Vu la défaite outrecuidante en quart de finale finissant d'assommer un rugby gangréné par l'inconscience collective de fatueux esprits, je me pose la question de savoir s'il reste un zeste de bon sens comme dans certaines nations pour sortir de cette ornière chronique qu'est la défaite. Bien entendu, en bons gaulois que nous sommes, nous perpétuons la tradition romaine celle du "Vae Victis" mais aussi celle construite par des journalistes du" French Flair" qui rend encore plus notre coq perfectible. Nous parlons toujours des victoires aussi anecdotiques que rares telles celles d'Auckland, du Cap ou en France en battant près de nous les équipes majeures du classement mondial. Vérité blessante de l'automne 2021, 2022, du tournoi et des matchs préparatoires de 2023. Quand on pense qu'on a un des meilleurs joueurs de la planète, devenu Dieu et Star, en la matière, Dupont blessé n'était plus qu'une pale copie de lui même comme d'autres gladiateurs du XV de France. Le "Credo" de la bêtise humaine, le cumul d'erreurs liées à la fonction, l'engouement d'un peuple déjà vainqueur et j'en oublie dans ma colère contenue. Bref, tout ça pour ça comme on dit ! Alors pour 2024 que pouvons nous espérer ? Des U20, trois fois Champions du Monde de façon consécutive, pardonnez du peu, est tout sauf le fruit du hasard. Des staffs renouvelés qui ont su perpétuer une méthode gagnante et efficace. Alors pourquoi les autres, Fabien en tête, ne sont ils pas capables de faire aussi bien. Questions de formations à la base, questions de filières, en particulier le top 14 qui se complet dans l'acquis et pas dans l'innovation pour la plupart des clubs. Fallait bien caser les copains, Fabien le premier, uniquement champion de France avec le Stade Français puis des piges dans des clubs en perte de vitesse le conduisant aux échecs et devant le tribunal ce qui aurait du éveiller l'attention plus qu'à l'ordinaire. Piqueronies, 1er champion du Monde des U20, a conquis le Président à Pau et aujourd'hui les résultats sont là tout en douceur et régularité en donnant sa confiance à des jeunes. Donc pour le karma faut-il croire au destin de l'homme ou à celui du XV de France ? A ce jour, grande énigme à la vue de nos internationaux flétris par une telle défaite. Seront ils au rendez-vous de Marseille, j'en doute car la vision actuelle est encore une fois de gagner le tournoi sans penser à 2027. Jean Louis Dupont me disait ce soir que la joie de jouer s'était effilochée depuis les années 80 laissant place à des salariés s'occupant de leurs crinières et du salaire qui va avec. C'est la raison pour laquelle autant d'étrangers pavoisent dans notre championnat à l'exception du Japon. Il est tant de se projeter pour l'Australie en oubliant les turpitudes chroniques d'une FFR et d'une LN comme les fameuses trompettes de la Renommée bien mal embouchées ! Pour terminer celle nouvelle chronique 2024, laissez moi vous présenter Mes Meilleurs Vœux pour 2024 ou les couleurs de la vie ne comptent que pour celles et ceux qui prennent au quotidien le temps de les regarder, de les écouter et de les apprécier à leurs justes valeurs. Belle année ovalesque.