23 mars 2024

" Ail et Arbitres"



Le siècle et demi de rugby n'a cessé de décrier l'arbitrage et son symbole l'arbitre. Si on se réfère à l'histoire, tout a commencé par un football rugby dont les règles étaient des plus simplistes, aller marquer chez l'adversaire sans l'homme en noir ! L'évolution des règles a cristallisé l'attention de tous, entraineurs, joueurs, médias et public pour devenir aujourd'hui l'homme providentiel dont on parle le plus à son insu bien souvent. La dernière coupe du Monde et le Tournoi ont montré les limites de l'humain et de la technologie. A cet égard, la France est privilégiée souffrant de décisions des plus hasardeuses qui ont compromis l'accédit à un titre mondial. Souvenez vous, l'Afrique du Sud, la Nouvelle Zélande et cerise sur le gâteau le quart de finale l'an dernier sur nos terres. Pire, cette fois ci, pour le Tournoi, nous avons bénéficié de toutes les augures écossaises et lyonnaises ce que Fabien Galthié savoure par une deuxième place autant imméritée qu'inattendue. Aujourd'hui, ce couple à l'harmonie ondulante construit ou détruit toute l'image qu'on peut se faire d'un match de rugby. A s'y pencher de plus près, le vidéo arbitrage est devenue la deuxième lame et plus maintenant intervenant parfois à contre sens de l'esprit du jeu surtout sur les en avants. Souvenez vous Cardiff ou nous battons les All Blacks sur une passe de Michalak des plus douteuses ! Çela nous a pas réussi par la suite non plus. TMO sait très bien repérer les agressions dangereuses, les risques potentiels de commotions cérébrales, les tricheries institutionnalisées et tous les actes d'antijeu échappant à la vision parfois monochrome de l'arbitre de champ. Cela fait toujours autant débat entre le jaune, le bunker et le rouge immédiat. Selon l'angle de l'image, le ralenti ou la vitesse réelle, la décision reste humaine, trompeuse et collégiale. L'arbitre est devenue diplomate, pédagogue avec plus ou moins de talent. Cette photo de Nigel Owens illustre très bien le propos pour lequel il écoute l'arbitre vidéo, réfléchit et le doigt levé tel "Magister dixit" il va donner sa version des faits. Je le trouvais truculent, juste et plein d'humour contrairement à certains autres. Mais l'évolution actuelle de l'arbitrage va t-elle dans le bon sens de ce qu'attendent entraineurs et joueurs ? Si jadis, l'arbitre portait le deuil tout de noir vêtu, le voilà habillé moderne comme un panneau publicitaire affublé d'une belle montre dont l'utilité reste discutable et de beaux cartons dans sa pochette. Comme les joueurs, il doit être en forme car le jeu va de plus en plus vite et doit se soumettre à des test de performances mais lesquels ! Ce qui est certain, il reste un homme indiscutable dans ses décisions et doit être respecté en tant que tel. Les entraineurs mais aussi la vindicte populaire ont la gâchette trop facile et la langue bien pendue pour eux aussi ne pas commettre d'erreurs. Je n'oublie pas les arbitres ou juges de touche qui parfois ont leurs mots à dire eux aussi avec plus ou moins de sagacité.  Peu confirme essai ou pas essai alors qu'ils sont devant ! j'avoue que parfois je me demande à quoi servent ils mis à part lever un drapeau et un bras ? Que sera l'avenir du métier avec la prégnance de l'intelligence artificielle sur la technologie, sur le fait que les règlements sont constamment étudiés et détournés par les entraineurs et que les joueurs ont pris l'habitude d'harceler l'arbitre ? Je termine par La Fontaine à propos du juge arbitre, l'hospitalier et le solitaire : "qui mieux que vous sait vos besoins ? Apprendre à se connaître est le premier des soins".