Si les vendanges ne sont plus qu'un souvenir, la fermentation bat son plein et l'automne peu à peu dévoile un tapis de couleurs et de lumières ou les feuilles rendent leurs dernières larmes. Rien de plus beau, de majestueux que d'entendre une dernière fois en montagne le cri du coq de bruyère, le brame du cerf ou le roucoulement des palombes. Le rugby, à sa manière, aussi se prépare à cette nouvelle temporalité avant la rudesse de l'hiver et celle de la trève des confiseurs.
Dualité des championnats et des tests matchs d'automne font couler toujours autant d'encre sans efficacité patene. A vrai dire, World Rugby a publié des recommandations pour qu'un joueur ne puisse pas faire plus de trente matchs par an ou six semaines consécutives de matchs et vive 12 semaines "sans contact" lié au rugby sur l'ensemble de l'année et de bénéficier d'une pause de 5 semaines à l'intersaison. Dilemme à trouver entre un équilibre entre la performance de l’élite et la santé du joueur, d’une part, et les réalités commerciales auxquelles notre sport est confronté, d’autre part. Soyons rassurés que l'ingénuosité des clubs et des fédération va battre son plein pour trouver de nouvelles ressources. Mais de combien de joueurs à l'avenir un club pourra t-il disposer pour une seule saison ? Une fois de plus, les anglo saxons ont préché pour leurs paroisses sous la houlette de Konrad Smith, Directeur des opérations rugby de l’International Rugby Player Association.
Les larmes sont prêtes à couler de tous les côtés à commencer par les joueurs, privés de trop de matchs et de tournées mais aussi d'émoluments supplémentaires ce qui va remettre en question leurs salaires. Mais aussi les entraineurs qui vont devoir réflechir au quantum par postes pour être efficient une saison ! Enfin, cerise sur le gâteau, comment les présidents vont-ils se retrousser les poches pour augmenter la masse salariale ? Cette mutation, plus ou moins arbitraire, au final sera t-elle la garantie d'une intégrité physique irréprochable ? Sachez que le week end dernier, j'ai appris que depuis le début de la saison, les protèges dents connectés de 2e générations ne sont pas prêts au ST et que donc le Médecin de match ne peut pas déceler une quelconque suspicion de commotion cérébrale. En effet, la puce analyse en temps réél la vitesse accélération décélération avec un seuil qui déclenche l'alarme sur la tablette.
Voyez vous, cette nouvelle philosophie de protéger le joueur, à juste titre semblet-il, va faire naitre de nouveaux comportements et une nouvelle approche du management de carrière du joueur et de l'effectif d'un club ou d'une équipe nationale. En parallèle à cette décision, que se passe t-il dans le football, un match professionnel tous les 5 jours, sans parler des sélections ? J'avoue que je suis dubitatif sur la suite et que nous allons pleurer à chaudes larmes ce revirement et cette impréparation qui risquent de "sacrum facere" sacrifier sur l'hôtel l'avenir d'un sport déjà fragilisé. Alors comme dit Georges Sand "l'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver."