2025, Année charnière
Selon le rituel grégorien, tous Mes Voeux pour 2025, année internationale de la Paix, de la Confiance et des Sciences Quantiques. Et le rugby cette année, ou va t-il se situer à 3 ans d'une nouvelle coupe du Monde ?
2024 nous a apporté une médaille d'or à VII avec le facteur plus de l'équipe Antoine Dupont et une tournée d'automne flatteuse. Côté championnat et coupe d'Europe, un doublé du Stade Toulousain avec l'art et la manière quoiqu'on en dise. Pour autant, comme a pu le dire Blaise Pascal "La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c’est pourtant la plus grande de nos misères". Si la soif de voir de grands matchs s'étiole de plus en plus, les paillettes et la dorure font oublier la misère grandissante des enjeux et des rencontres. Comme vous le savez, j'étais au Stade de France pour voir mon équipe fétiche celle de tous les records et des grands joueurs planétaires. Pour dire, 15 minutes ont suffit aux Français pour gagner un match dominé par la "Flèche Argentée" rejoignant l'aphorisme bien connu"dominer n'est pas gagner".
A l'évidence, 2025 sera encore et surement, sauf contre performances ou exploits, l'année de l'hémisphère sud avec les Bocks, dominateurs dans tous les domaines. Leur entraineur, empreint de confiance, modifie la quantique du jeu devenu plus savant qu'il n'y parait. Cette science de la reflexion, du flair et de l'instinct ne peut être que si vous avez des joueurs d'exceptions quasiment à tous les postes. Il est simple d'opposer le jeu de main du Stade Toulousain au jeu du caterpillar des Sud Africains. De toute évidence, nous ne sommes plus dans le même registre de compétitions. Celle du championnat ou celle de l'Europe est taillée pour les toulousains en avance sur les autres équipes de part la qualité des joueurs à tous les postes, de part un système de jeu de mains bien huilé, de part un buteur quasi infaillible et de part un effectif pléthorique de 51 joueurs ! Côté mondial, l'équation est bien différente jouant plus sur le poids, l'impact destructeur et parfois la vitesse de jeu et le buteur. Il est certain que de gagner une 4e coupe du Monde galvanise tout un pays et fait surgir des provinces des talents jusqu'alors loin de penser jouer au rugby. Le pays se structure à grande vitesse nous sortant des pépites talentueuses de plus en plus jeunes. Tout est basé sur les avants, puissants, agiles, guerriers à outrance, avec un banc essentiel de 6 joueurs sur 8 capables de remplacer la totalité de l'armada sans qu'on percoive une différence. Du Toit, Etzebeth, Dupont sont les pépites indétronables de ce jeu. Alors Galthié sera t-il au rendez vous des vraies échéances? Ce qui est certain c'est qu'Habana ne le porte pas dans son coeur !
Mais derrière cette vitrine fumée se cachent les miasmes qui rongent actuellement l'ovale. 2024 nous a révélé quelques pépites des plus tristes dont on aurait pu se dispenser. Tout d'abord, le comportement exemplaire du joueur quand il porte le maillot national. Nous avons encore défrayé la chronique avec nos deux séducteurs de pacotilles ! Pire, en toile de fond de ce fait divers, l'alcool, ivresse aiguë des profondeurs. Rimbaud disait "l'ivresse, c'est le dérèglement de tous les sens". Aujourd'hui, on nous parle trop souvent de la commotion cérébrale que l'on a découverte au travers de la NFL, de l'AHL et la LAH. On s'améliore en fermant les yeux mais la prévention mis en place ne sera appréciable que dans 10 à 15 ans avec l'apparition de leucoencéphalites post traumatiques le cas échéant.
Autres sens camouflés sont l'alcoolisation, les stupéfiants, la dépression, la violence. Carl Hayman coche toutes les cases, la démence, l'alcool et la violence conjugale. Lui qui fût au firmament du rugby néo-zélandais est aujourd'hui en sursis d'aller en prison. Je ne peux oublier Marc Cécilion, que j'ai croisé en 1995 au CREPS de Toulouse pour les tests médicaux d'avant matchs de la coupe du Monde en Afrique du Sud. Une foce de la nature, se rebellant contre Berbizier, fumant cigarettes sur cigarettes avec quelques autres et alcoolique connu pour être festif. La vérité, laché par le monde du rugby qui savait, un soir en ivresse aiguë, il tua sa femme. Deux cas, deux extrèmes bien parlantes de ce monde opaque ou la conscience collective frise l'abnégation.
La dépression n'est qu'une corollaire à cela car du jour au lendemain, sans reconversion bien pensée, vous sombrez vite sans gardes fous. Cruauté aussi celle des violences conjugales (Haouas, Houkpatin, ...), de la délinquance civile (cambriolages, vols, etc.) et les viols. Enfin, après sept ans d'un procés interminable, 3 joueurs écroués avec 14 ans de prison ferme. Personne ne parle du rôle des stupéfiants hormis Jegou ! Et pourtant, dans ces moments festifs, la came circule abondament, à huit clos vous détruisant physiquement mais surtout psychiquement. Et je n'ouvre pas la porte du dopage, un monde obscur de l'entre-soi piloté par World Rugby pour que ce sport soit propre. Vous avez donc compris que la quantique au sens figué du terme est ce qui passe brutalement d'une valeur à une autre, sans valeurs intermédiaires.
Cette année sera donc charnière au delà de tous les autres problèmes anonymisés ou TUS (les troubles liés à l’utilisation de substances (TUS) : une maladie cérébrale à part entière, progressive, chronique et potentiellement mortelle), il est grand temps de tirer la sonnette d'alarme avant un désastre planétaire. Restons optimiste avec le XV de France accablé par un perpétuel renouvellement de joueurs et avec un fond de jeu qui va dans le sens contraire du vent et parfois de la logique.