31 janvier 2025

 VI Nations à l'Ail

Le rugby aujourd'hui passe du coq à l'âne sans commune mesure et sans vergogne tel un barnum qui se déplace au grè des vents financiers et de l'audiovisuel. Fini l'antan ou chacun attendait religieusement ce moment décalé d'un rugby national pour se mesurer aux meilleures nations européennes. La saveur n'était pas dans les commentaires de notre légendaire Roger quoique mais par le fait de la lecture des journaux spécialisés qui nous relataient les préparatifs des uns et des autres nous laissant cette saveur perdue qu'on appelait le goût. Pas de réseaux sociaux, pas de télévision ou si peu, des matchs avec le bataillon de Joinville en fond de toile pour la mise en forme et pas une armada de joueurs et de remplaçants dont on fait faire actuellement des allers et venues comme dans l'import-export pour le bétail ! L'entraineur de l'époque n'avait pas non plus une kyrielle de savants spécialistes autour de lui et encore moins la technologie d'aujourd'hui. Nous étions dans l'humain, les qualités athlétiques, une grande diversité des clubs du championnat de France et pourtant "les pardessus" faisaient dans l'ombre le bonheur ou le malheur de chacun des sélectionnés. Le rugby s'est modélisé au fil du temps grâce aux ordinateurs, aux GPS et bientôt l'intelligence artificielle. Toutes ces périodes charnières sont de courtes durées effaçant de nos mémoires le beau et la tradition. Se rendre dans l'enceinte Dyonésienne n'a pas la même saveur que d'aller au Stadium. En cela, les coupes du monde m'ont beaucoup appris sur le côté culturel mais aussi touristique des tournois. Dans tous les cas de figures depuis 1999, ma première coupe du monde, se rendre au stade n'a plus le même sens selon les compétitions. Pour les coupes du monde, nous sommes devant un public de touristes alliant le double intérêt de voyager et de voir leurs équipes nationales sans pour autant être forcément de fins connaisseurs.  Les coupes d'Europe sont l'occasion de faire la fête et de sortir de l'étreinte de la maison ou du club contrairement au top 14 pour le citer. L e tournoi est devenue une sortie entre copains ou en famille permettant d'oublier les contraintes du quotidien. Côté rugby, le plus attendu pour ma part ce sont les chants. Nous les connaissons tous et pourtant chaque année, le plaisir est là avec les poils qui se dressent. Mes préférences, "Flower of Scotland", "Land of my Fathers" et plus récemment "Fratelli d'Italia" sans oublier Rouget de Lisle. Je ne sais pas dire pour quoi, probablement l’enceinte ? Enfin et le plus intéressant sont les équipes. L’ogre français, en termes de licenciés, a le choix de 42 joueurs voir plus si on prend les listes cachées ! Quid des autres nations plus pauvres en licenciés qui doivent se réinventer à chaque saison ! Si on fait un parallèle avec la coupe d’Europe, le bilan est plus que positif pour la France ! Et pourtant, au compteur, depuis 2010, 2 tournois gagnés en 14 ans, résultat plus que famélique, anorexique ! Ce qui remet en cause les compétences de Galthié ces dernières années sans souligner la défaite en coupe du monde. Il est possible de faire une analogie avec un grand cycliste français, souvent sur le podium, rarement vainqueur, le Poulidor du rugby ! Et nous avons soi-disant le meilleur 9 du monde sur qui tout repose ou presque! A contrario, nous avons la palme d’or des 3e mi-temps avec des joueurs emblématiques et un entraineur adjoint, toulousain, rappelé à l’ordre. Tout cela devient plus que fumeux, critiquable voire inacceptable au titre de l’éthique, des valeurs et de l’image de ce sport. Reste qu’à domicile, on devrait assurer le score et pour les déplacements, rien n’est moins sûr de potentiellement gagner le tournoi. Nous sommes habitués aux contre-performances depuis des décennies. "Le hasard gagne des batailles mais le coeur ne se gagne que par des vertus". Jean Pierre Florian (XVIII.e)

3 commentaires:

  1. Il parait que le reportage sur l'équipe est terrible ...et il résume a lui tout seul cette dérive d'un sport appelé rugby d'avant a un autre sport appelé rugby pro...Malheureusement comme tout ce qui nous entoure , nous ne pourrons revenir au rugby d'avant qui peut être avait des bourre pifs , mais d'autres valeurs humaines ...nous sommes dans un monde en évolution tel les délices de capoue de l'empire romain avant que les barbares ne viennent les détruire ; nous avons nos barbares aux frontières et à l'intérieur et il se peut que dans 100 ans tout aille mieux ; mais aujourd'hui on se contentera d'un France Galles qui n'approcheras que de loin celui de 1968 avec ces légendes ....pas de regrets , galthié va surement nous sortir une équipe pour perdre devant de pales gallois ...je plaisante car là encore les gallois sont loin de leurs grand parents

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  2. Tautor, bien repris l'ensemble des derniers propos. Pour ma part, quand tu parles de "l'enceinte dionysienne", en regard de ton "Stadium Toulousain", je pense plutôt, pour ce qui est du Tournoi proprement dit, aux stades de "Colombes, dit Yves-du-Manoir" dans un premier temps, au "Parc des Princes" dans un second. Etant en grande partie banlieusard, j'ai beaucoup traîné mes guêtres dans ces lieux mythiques du sport Français. Beaucoup de bons souvenirs.
    Pour le reste, je suis globalement d'accord avec ta réflexion disons, apaisée, objective et lucide sur le monde actuel. Précisément, hier soir, je buvais un blanc au bar de la brasserie voisine dénommé "La Farlo" -en l'honneur des ouvriers du chapeau de Chazelles-sur-Lyon appelés les Farlots, ce qui signifie en patois "fiers et libres",- et je suis tombé sur deux jeunes artisans buvant une bière et dont l'un montait à Paris ce vendredi pour un week-end de je ne sais plus quoi et qui en profitait pour aller au match de ce soir. Place étant réservée depuis longtemps...Le stade (80.000 personnes) sera plein! Ils parlaient, au départ de foot dont ils avaient l'air spécialistes...A ma question sur le rugby, non le détenteur du billet n'y connaissait rien...Il y allait pour le spectacle et "gueuler un maximum"....Il m'a dit qu'il serait au-dessus de l'entrée des joueurs....et "qu'il me ferait signe"...! Jamais, au grand jamais, je ne rencontrais "à l'époque" des amateurs de cet acabit, méconnaissant absolument le jeu, ses règles et son histoire. Entre parenthèses je m'amuse beaucoup à ce bar en parlant avec tous ces jeunes -de bon niveau et de bonnes familles- devant leur méconnaissance d'un passé relativement proche et dans tous les domaines d'ailleurs.
    Pour ce qui est des Pays-de-Galles/France de légende et des années charnières, plus que celui de 1968, grand Chelem à l'appui qui a marqué une date, je reprendrais ce que j'ai écrit ci-dessus dans la précédente chronique à propos d'Aldo Gruarin. Oui, grand match de l'Equipe de France et de Gruarin en particulier. Oui, 1964 année charnière pour de multiples raisons que je n'ai plus le courage de développer ici et maintenant.

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  3. Quand la gangrène est là, ce n'est plus qu'une affaire de temps pour amputer. Le avant avait ses travers tus par éthique. Quand World Rugby triche pour le dopage pour un sport propre, la pyramide a recours aux mêmes recettes. Il y a les narcotrafiquants et les euro-trafiquants. Après ça, va jouer !

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