18 octobre 2024

 Présidence, Aïe et Vérités




Le 19 Octobre, nous allons connaître le nouveau Président de la FFR. Pour n'offenser aucun des lecteurs, sensibles surement avec raison aux deux prétendants, Ail et Rugby va essayer de prendre de la hauteur non pas par rapport aux programmes de chacun mais par rapport à la situation actuelle. Le rugby amateur, puisqu'il s'agit de lui, serait-il le dindon de la farce dans cette course à l'échalotte ?  Chaque candidat, comme à l'accoutumé, promet monts et merveilles caressant les dirigeants dans le sens du poil ! Souvenez vous de Bernard Laporte, avec sa gouaille, son énergie, ses licteurs comment il a gagné un combat perdu depuis longtemps par Pierre Camou du fait de son immobilisme et surement de part sa maladie. Depuis plus d'un demi-siècle, les pardessus de l'ovale ne furent que des chimères pour les amateurs du dimanche, plus préoccupés par la vitrine du XV de France pour se faire réélire. Seulement, la donne a changé. L'informatique, les réseaux sociaux, le tissu socio économique, l'argent, le pouvoir local ont déstructuré de nombreux clubs agonisants ou en dépôt de bilan. Car la première des choses à savoir d'un club amateur, c'est qu'il ne vit principalement que des subventions des politiques locales, des entreprises, rarement de mécènes, mais surtout du bénévolat et de l'école de rugby. Le bénévolat est la force vive du club à tous les niveaux, le vivier intemporel depuis des dizaines d'années. J'ai connu cela du temps du grand Beaumont, il y a un peu plus de 50 ans. Une poignée de bénévoles, visionnaires, masculins pour l'essentiel, passionnés, donnaient sans compter pour que le club, le village ou le bourg puissent se maintenir a un niveau national.  Est venu, comme partout, le creux de la vague pendant de nombreuses années, avec la fuite des résultats, les descentes de divisions, le manque de trésorerie, l'égrénage insensible des volontaires. A celà s'est greffé la fonte des écoles de rugby induite par une féminisation de l'éducation nationale et par l'émmergeance de sports nouveaux, moins durs, plus funs attirant les chalans du moindre effort ! Beaucoup de clubs amateurs ont donc bien compris qu'il fallaient se regrouper devant cette faillite organisée par un changement des mentalités, par une modification outrageuse de la société, par la démocratisation sans limites et sans failles des réseaux sociaux. Tous ces jeunes qui ont encore la foi viscérale et intergénérationnelle du rugby méritent et suscitent un intérêt majeur dans l'apprentissage d'un rugby moderne encadrés par des anciens. Il existe aujourd'hui un engouement féminin qui s'étend pour mon plus grand bonheur. Mes deux filles font du rugby, les clubs regorgent d'inscriptions tant à XV qu'à VII. Ceci ne se dément pas même en Lomagne. Et puis il y a le phénomène Dupont. Même moi avec les U16 et NTK, il y a 10 ans, battu par lui et toute la pleïade connue des gersois en comité de sélection, je n'aurais jamais pensé ou vu un tel destin à ce garçon pur produit de l'école de rugby de Castelnau Magnoac. Comme quoi, il ne faut jamais douter de rien, se retrousser les mains et l'esprit pour se dire que de creuser un sillon, il fleurira une graine, celle des champs, celle que l'on aime et celle que l'on continuera à cultiver par passion. Rien ne meurt, tout se conserve par le bénévolat et l'école de rugby, mamelles du rugby. Daniel Herrero a cette formule imaginative : "j'ai longtems arpenté les chemins d'Ovalie, le territoire sans frontières des amateurs de rugby. C'est un monde où l'on se rencontre plus qu'on ne se croise".


 

17 commentaires:

  1. Les Touaregs ont longtemps vécus dans le désert comme s'il n'avait pas de frontières. Et puis, leur espace de vie s'est trouvé quadrillé, au-delà même de leur savoir et de leur volonté par des intérêts sans commune mesure avec leur vie simple et naturelle. Des grillages extérieurs, complètement méconnus et imposés par des puissances qu'ils ne connaissaient pas, leur sont tombés dessus comme la cage sur l'oiseau.
    Alors, bien que respectant Daniel Herrero, je ne suis plus du tout certain que sa phrase soit encore d'actualité.

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    1. André
      Herrero parle d'un rugby sans frontières où l'on se rencontre contrairement aux professionnels qui se croisent. L'Australie fait son méa culpa avec les Aborigènes tout comme l'Afrique du Sud. Rien n'est parfait en soi, l'être humain est un enfant gâté qui va chercher toujours ce dont il n'a pas besoin.

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  2. J'aime beaucoup Daniel Herrero et je sais qu'il ne dit pas n'importe quoi. En contre feu de ces frontières fictives tracées dans le désert interdisant comme par une loi divine quelques humains de se déplacer librement sur leur propre sol, le capitalisme triomphant a créé "la mondialisation" permettant à certains de développer leur commerce et d'augmenter leurs finances au dépend de l'ensemble de l'humanité. Automatisation, Uniformisation et Consommation, sont les bases du trépied du monde moderne. D'un côté un retour aux valeurs originelles, de l'autre un grand tout universel...!? La terre est ronde et c'est un ensemble fini. Vivant, certes, mais fini. Heureusement, le ballon de rugby est ovale, lui!

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  3. J'arrête là ces réflexions pessimistes dues à une partie de ma nature profonde d'une part et, pour une autre, du contexte général d'autre part qui n'incite pas à batifoler.

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  4. Entre le désert des Touaregs, celui de Saint Exupéry et le désert des Amateurs, je reprendrais Théodore Monod "j'ai eu de la chance de rencontrer le désert, ce filtre, ce révélateur. Il m'a façonné, appris l'existence. Il est beau, ne ment pas, il est propre. C' est pourquoi il faut l'aborder avec respect. Il est le sel de la terre et la démonstration de ce qu'ont pu être la naissance et la pureté de l'homme lorsque celui-ci fit ses premiers pas d'Homo erectus".
    Tout est dit et colle parfaitement à l'idée que je me fais du bénévolat et de l'école du rugby c'est une passion qui habite chacun d'entre nous pour donner le meilleur aux autres sans contrepartie. Quand je vais à Beaumont ou je vois tous ces bénévoles, rieuses, rieurs, attentifs aux autres, serviables à souhait, respectueux et fiers de porter les couleurs de la Lomagne, tu te tais et tu admires. J'ai eu l'occasion professionnelement d'entrer dans un couvent ou le silence de la Foi t'imbibe de respect, d'admiration, et de curiosité à tel point que tu finis par réflechir au "mystère de cette foi" tournée vers les autres pour mieux appréhender le graal du sens donné à ta vie. Et là, Soeur Emmanuelle refait surface en moi " Partout et toujours, cherche sans te lasser le remède qui soulage, sème l'espoir : ça vivifie et ton amour peut faire des miracles.” C'est ce regard que je porte sur le Bénévolat. L'ecole de rugby soi disant l'école de la vie comme beaucoup de joueurs ou de Présidents le pronent n'est autre que celle que transmet l'éducateur dans ton insconscient d'enfant. Il fait germer en toi les clés de ce que tu seras demain. A ceci près que cela ne touche et impacte qu'un infime pan de tes journées façonnées de multiples rencontres diverses et variées. La vie est un champ voire un désert de "lumière" ou les rayons vont bleuir ton âme ou son contraire. Soeur Emmanuelle disait "la vie, c’est comme les vagues, c’est comme l’écume, tout se disloque, tout s’en va, tout se perd" et la terre redevient poussière, désert, dans un éternel recommencement. Alors l'école de rugby et les éducateurs que sont -ils, que sont-elles, dans ce prisme du bénévolat ? Mark Twain disait "le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé". Quand un enfant ou un adolescent en est là, le match est gagné et la graine a germé ! Alors André, oublie ton pessimisme, eviens à l'école du rugby celle qui t'aspermis de grandir quelque part en dehors du vélo !

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  5. Je viens de voir en replay "Rencontres à XV" sur la 3. Toujours un peu vieillot, un peu décalé de notre époque....On pourrait dire "ringard"! Mais non. Cette volonté de montrer l'enthousiasme de ces bénévoles dont on parle tant et cette énergie communicative de la jeunesse, bien représentée aujourd'hui par le club breton du Rugby Club Grâce Guenrouet, m'a fait chaud au cœur. Une lueur d'espoir venue de l'Ouest? Contrairement, je l'espère, au roman d'E.M.Remarque.

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  6. J'ai écrit ci-dessus sans lire ta précédente réponse. Ce que je viens de faire. Nous sommes, cette fois, à l'unisson, il me semble. Comment dit-on: les grands esprits se rencontrent? Trop pompeux pour moi, mais quelque chose comme çà, oui.

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  7. Voir, "Les Touaregs et les frontières. Entretien avec Hawad". par exemple. Passionnant et éclairant. Un sujet que je connais assez bien....En remontant, disons, au Père de Foucauld... Un grand ami, il y a longtemps chez "les Petits Frères"...Et puis, mon ami Jean-Yves marié à une nigérienne d'Agadès (deux enfants) et sa nièce ayant travaillé avec Mano Dayak et s'étant, elle même, mariée à son successeur, Amou: un fils...Divorcée depuis et vivant depuis quelques années à Albi...Toute une noria passant chez lui, à Saint-Cloud...Oui, bien sûr, Théodore Monod, grand bonhomme, dans bien des domaines.

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  8. On retombe un peu dans les ordres religieux comme lors de ta chronique précédente à laquelle je n'ai quasiment pas participé pour "x" raisons dont la fainéantise en tout premier lieu: la paresse mère de tous les vices.....! Pas participé concrètement, mais beaucoup pensé et accumulé des notes restées en l'état: notes concernant également Gariguette. Si l'énergie est un peu là, j'essaierais d'en faire une sorte de résumé....D'ici là, je sors prendre l'air.

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    1. Prends l'air, nourrice du cerveau 😉. A vrai dire, la montagne ça n'intéresse pas grand monde en plus de la fainéantise d'écrire !

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  9. Chaque civilisation est conduite par un Dieu. Chacun trouve sa foi selon, c'est pour ça que nous avons les Pyramides et les temples grecs et romains. La basilique Saint Pierre n'est autre que la renaissance des apôtres.

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  10. Je n'ai pas du tout la même approche que toi du bénévolat, Tautor, "tous ces bénévoles, rieuses, rieurs, attentifs aux autres, serviables à souhait, respectueux et fiers de porter les couleurs de la Lomagne, tu te tais et tu admires " je n'admire pas du tout parce que je suis persuadée qu'il s'agit de mini-sectes, portant en elles tous les germes des maux qui ont fini par saper notre société .
    Il y a toujours un intérêt - parfois revendiqué !- à organiser la vie des autres et c'est d'autant plus grave lorsqu'il s'agit de leurs loisirs . J'ai vu de près les fonctionnements de pas mal de clubs amateurs - natation surtout - il y avait les chefs et leurs sous fifres et les autres sans responsabilité particulière étaient priés de la fermer et de marcher droit . Incroyable comme un brave père de famille peut se muer en autocrate insupportable . Tout y passe : les heures et jours d'entraînement, les tenues, choix des maillots, ce qui est "bien" et "pas bien " pour le club, pardon le Club, ben le CLUB quoi !
    Au début c'est tout nouveau tout beau peu à peu on fait venir la famille, la Tata Paulette qui va tenir la buvette ( "ben pourquoi ? Parce que !) le cousin Machin qui a des prix sur ... tout et chez qui il vaut mieux aller s'équiper ( "ben pourquoi ? Parce que ! ) l'entre soi infernal commence ; on rigole de moins en moins ( à moins bien sûr qu'on ne soit membre de la Famille ) et on finit par se barrer . On change de club et c'est pareil . Le bénévolat n'existe pas, sauf dans les minuscules structures et encore ...
    Tu reproduis ce schéma dans toutes les strates de la société, ça devient des assoces, on finit par fricoter avec les partis politiques - ben ouais les subventions ça ne tombe pas de la lune ! .
    Sinon, les valeurs du rugby, ça va toujours ??

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  11. Et oui, il y a çà aussi. Je l'ai vu: de mes yeux vu. Et pas qu'au sport...Dans toutes les associations, et les syndicats....Bref, dans tous ces espaces dans lesquels on peut s'affirmer -au mieux- tirer profit -au pire- d'un lieu qui ne demande au départ rien. Théoriquement juste de la bonne volonté! Et puis, les choses évoluent, bien ou mal, et, parfois, la nature humaine sous-jacente reprend le dessus. Mais, enfin, des assos et des bénévoles comme montrés à "Rencontres à XV", çà existe bel et bien. Et tant mieux si c'est le plus souvent.

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  12. Associations, syndicat,s le rugby est paré pour que certains s'engouffrent pour faire carrière ou pschitt ! Loin de moi, tout ce système, je souhaiterais garder cette dimension humaine du bénévole qui n'attend rien en retour du service qu'il rend au club. Mieux, certains éducateurs resteront édicateurs toutes leurs vies sans briguer un quelconque poste d'entraineur au sein du club. Etre "benevolus" c'est être de "bonne volonté". La Bruyère disait "il y a du plaisir à rencontrer les yeux de celui à qui l’on vient de donner". J'ai toujours ressenti cette lumière du regard de donner sans recevoir et je rejoins quelque part Spinoza "Les âmes ne sont pas vaincues par les armes, mais par l'amour et la générosité." Parfois on fait acte de bénévolat par devoir et par raison mais ça ne repose sur rien, c'est instinctif !

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  13. Florian Grill élu avec 67% des suffrages. Le monde amateur a donné quitus à l'homme de la situation. Il ne suffit pas d'être international, homme politique pour croire que l'on va renverser la table après avoir été absent pendant des décennies des débats. L'homme de terrain, le chef d'entreprise, l'exPrésident de la ligue d'Ile de France a été compris par les clubs. Il a su écouter pour mettre en place une nouvelle dynamique attendue. La Lomagne est là avec un poste probable de secrétaire générale adjointe ! 5 ou 6 axes dont un pour les amateurs (fédération mission), et promouvoir les valeurs du rugby, notamment le respect, la solidarité, la loyauté en assumant un rôle sportif mais aussi éducatif et citoyen, cela sera t-il suffisant ? A suivre.

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  14. L'UBB est tombé sur plus costaud que lui. Trop de cartons jaunes ou rouge néanmoins. Les lignes arrières bordelaises ressemblaient à un pétard mouillé. Voilà donc la Caravelle vent en poupe pour revenir dans le jeu. Les bordelais jouent très durs, trop violents pour être efficaces. La porte est ouverte à Chaban Delmas.

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  15. Galthié, plus que silencieux depuis les incartades d'Amérique du Sud est ultra silencieux. Pour cause, son clan Codorniou Laporte, aux fraises, ses appuis sont instables et des contre performances, des écarts de conduite pourraient le mettre en difficulté. 42 convoqués à Marcoussis pour n'en retenir que 28 au final, comme si nous avions autant de centurions que ça en forme olympique. Il suffit de voir l'UBB hier soir, une chienlit derrière, tous Penaud ! LR se réveille, le ST suit sa route et les autres constituent le ventre mou sans parler du bas de tableau. 28 joueurs à dégoter, on va pas chinoiseries avec le Japon. Pour les All Blacks et les Argentins, l'addition risque d'être salée.

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