02 janvier 2025

2025, Année charnière


Selon le rituel grégorien, tous Mes Voeux pour 2025, année internationale de la Paix, de la Confiance et des Sciences Quantiques. Et le rugby cette année, ou va t-il se situer à 3 ans d'une nouvelle coupe du Monde ? 

2024 nous a apporté une médaille d'or à VII avec le facteur plus de l'équipe Antoine Dupont et une tournée d'automne flatteuse. Côté championnat et coupe d'Europe, un doublé du Stade Toulousain avec l'art et la manière quoiqu'on en dise. Pour autant, comme a pu le dire Blaise Pascal "La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c’est pourtant la plus grande de nos misères". Si la soif de voir de grands matchs s'étiole de plus en plus, les paillettes et la dorure font oublier la misère grandissante des enjeux et des rencontres. Comme vous le savez, j'étais au Stade de France pour voir mon équipe fétiche celle de tous les records et des grands joueurs planétaires. Pour dire, 15 minutes ont suffit aux Français pour gagner un match dominé par la "Flèche Argentée" rejoignant l'aphorisme bien connu"dominer n'est pas gagner". 

A l'évidence, 2025 sera encore et surement, sauf contre performances ou exploits, l'année de l'hémisphère sud avec les Bocks, dominateurs dans tous les domaines. Leur entraineur, empreint de confiance, modifie la quantique du jeu devenu plus savant qu'il n'y parait. Cette science de la reflexion, du flair et de l'instinct ne peut être que si vous avez des joueurs d'exceptions quasiment à tous les postes. Il est simple d'opposer le jeu de main du Stade Toulousain au jeu du caterpillar des Sud Africains. De toute évidence, nous ne sommes plus dans le même registre de compétitions. Celle du championnat ou celle de l'Europe est taillée pour les toulousains en avance sur les autres équipes de part la qualité des joueurs à tous les postes, de part un système de jeu de mains bien huilé, de part un buteur quasi infaillible et de part un effectif pléthorique de 51 joueurs ! Côté mondial, l'équation est bien différente jouant plus sur le poids, l'impact destructeur et parfois la vitesse de jeu et le buteur. Il est certain que de gagner une 4e coupe du Monde galvanise tout un pays et fait surgir des provinces des talents jusqu'alors loin de penser jouer au rugby. Le pays se structure à grande vitesse nous sortant des pépites talentueuses de plus en plus jeunes. Tout est basé sur les avants, puissants, agiles, guerriers à outrance, avec un banc essentiel de 6 joueurs sur 8 capables de remplacer la totalité de l'armada sans qu'on percoive une différence. Du Toit, Etzebeth, Dupont sont les pépites indétronables de ce jeu. Alors Galthié sera t-il au rendez vous des vraies échéances? Ce qui est certain c'est qu'Habana ne le porte pas dans son coeur ! 

Mais derrière cette vitrine fumée se cachent les miasmes qui rongent actuellement l'ovale. 2024 nous a révélé quelques pépites des plus tristes dont on aurait pu se dispenser. Tout d'abord, le comportement exemplaire du joueur quand il porte le maillot national. Nous avons encore défrayé la chronique avec nos deux séducteurs de pacotilles ! Pire, en toile de fond de ce fait divers, l'alcool, ivresse aiguë des profondeurs. Rimbaud disait "l'ivresse, c'est le dérèglement de tous les sens". Aujourd'hui, on nous parle trop souvent de la commotion cérébrale que l'on a découverte au travers de la NFL, de l'AHL et la LAH. On s'améliore en fermant les yeux mais la prévention mis en place ne sera appréciable que dans 10 à 15 ans avec l'apparition de leucoencéphalites post traumatiques le cas échéant. 

Autres sens camouflés sont l'alcoolisation, les stupéfiants, la dépression, la violence. Carl Hayman coche toutes les cases, la démence, l'alcool et la violence conjugale. Lui qui fût au firmament du rugby néo-zélandais est aujourd'hui en sursis d'aller en prison. Je ne peux oublier Marc Cécilion, que j'ai croisé en 1995 au CREPS de Toulouse pour les tests médicaux d'avant matchs de la coupe du Monde en Afrique du Sud. Une foce de la nature, se rebellant contre Berbizier, fumant cigarettes sur cigarettes avec quelques autres et alcoolique connu pour être festif. La vérité, laché par le monde du rugby qui savait, un soir en ivresse aiguë, il tua sa femme. Deux cas, deux extrèmes bien parlantes de ce monde opaque ou la conscience collective frise l'abnégation. 

La dépression n'est qu'une corollaire à cela car du jour au lendemain, sans reconversion bien pensée, vous sombrez vite sans gardes fous. Cruauté aussi celle des violences conjugales (Haouas, Houkpatin, ...), de la délinquance civile (cambriolages, vols, etc.) et les viols. Enfin, après sept ans d'un procés interminable, 3 joueurs écroués avec 14 ans de prison ferme. Personne ne parle du rôle des stupéfiants hormis Jegou ! Et pourtant, dans ces moments festifs, la came circule abondament, à huit clos vous détruisant physiquement mais surtout psychiquement. Et je n'ouvre pas la porte du dopage, un monde obscur de l'entre-soi piloté par World Rugby pour que ce sport soit propre. Vous avez donc compris que la quantique au sens figué du terme est ce qui passe brutalement d'une valeur à une autre, sans valeurs intermédiaires. 

Cette année sera donc charnière au delà de tous les autres problèmes anonymisés ou TUS (les troubles liés à l’utilisation de substances (TUS) : une maladie cérébrale à part entière, progressive, chronique et potentiellement mortelle), il est grand temps de tirer la sonnette d'alarme avant un désastre planétaire. Restons optimiste avec le XV de France accablé par un perpétuel renouvellement de joueurs et avec un fond de jeu qui va dans le sens contraire du vent et parfois de la logique.


14 commentaires:

  1. Ravi de lire que Serge Blanco parle du devoir d'exemplarité des joueurs du XV de France mais aussi j'ajoute de tout joueur et que le passage à 2025 ne peut gommer les affres de 2024 avec Jaminet et son dérapage verbal et les affaires Narjissi et le jeune U 13 en Nouvelle Calédonie. Il faudrait aussi que les ivresses aigues tout comme les violences conjugales soient sévèrement condamnés. Exemples en cours, au MHRC, Haouas, Houkpatin, Hogg sans parler des affaires au pénal. Quelle différence entre la bière de Mola d'après match et l'ivresse aiguë de la 3e mi-temps ? L'alcool sans parler de la bière sans alcool. Autre sujet, le déficit de plus en plus abyssal de la FFR, quels sont les causes ? 2025 une année de transition où on va peut être ou pas remettre l'église au centre du village ?

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  2. Au sujet d'Habana et de Galthié tu te laisses aller à dire n'importe quoi. Et, au fond, pourquoi cette recherche de piques, de conflits sans intérêt. Tu n'est pas un représentant de "Voici" ou autre torchon de ce genre.
    Par ailleurs, non, je ne pense pas que 2025 puisse être une année charnière. Et puis qu'entend-on par année charnière? Pour le savoir, le définir, il faut se retourner vers le passé et constater après coup. Une charnière est un ensemble mobile permettant de passer d'une situation à une autre: par exemple,1789, pour le dire simplement et rapidement, a été une année charnière entre la fin de la royauté et le début de la république. Et cette charnière, le déroulement de l'histoire permettait de la pressentir. Parfois, comme pour le COVID, des éléments hasardeux vous tombent sur le coin du nez sans prévenir et créent des moments charnières "après coup". Pour 2025, je ne vois rien de particulièrement différent dans le déroulement du monde du rugby -hors les changements habituels et rituels des règles- me permettant d'envisager une modification radicale de son cours.
    Je reprendrais donc ta formule précédente concluant une de tes dernières chroniques: "une année comme une autre".

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  3. Pardon, c'est de Gariguette:...."bref un hiver comme un autre"...

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  4. Concernant Habana, il a été interrogé sur ses années glorieuses au RCT par le Midi Olympique :
    "Franchement, ce fut la période la plus difficile de ma carrière (…) J’avais toujours été numéro 1 dans les équipes que j’avais fréquentées. Du jour au lendemain, je n’étais plus personne et je ne savais même pas pourquoi... Et il ne fallait pas compter sur Fabien Galthié, son coach d’alors, pour justifier la situation : Il ne m’a jamais rien expliqué à ce sujet, c’est bien ce que je regrette.... Qu’ai-je fait, moi ? Une dernière saison ratée, cinq mois d’entraînement inutiles, zéro match. Bon… Voilà… Ce n’était pas la fin dont je rêvais, mais j’ai fait la paix avec cette triste époque." Voici !. Relis et décortique mes propos mais possiblement j'ai du mal exprimé ma pensée. L'année commence fort bien avec toi, tu es en forme ! Ô plaisirs cher André.

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  5. C'est peut être simplement l'accumulation des faits qui peut accélérer le changement - comme en 1789 où les règnes de Louis XIV et Louis XV ont provoqué la chute de la royauté, bien plus que le règne le ce pauvre Louis XVI ! - dans le rugby, il est en effet fort possible que la chaîne d'événements puisse aboutir à une forme de révolution .
    En tout cas cela a créé une lassitude des téléspectateurs sinon celle des abonnés du Top 14; j'avoue ne plus avoir la grinta pour ces weekends de matches incessants . Je pensais que la CDM pouvait relancer l'intérêt mais non .
    Je dirais que le monde qui gravite autour du rugby nous fournit un récit bien poli voire policé ; la télé banalise les faits de matches et les poncifs sur les joueurs et les entraîneurs . A vrai dire ce sont plus les blogs et autres sites qui apportent des infos moins "main stream", l'originalité de certaines prises de paroles en particulier n'est même plus le fait de Canal seulement, on en trouve davantage sur les réseaux sociaux et sans langue de bois .
    Et puis je comprends à les lire que certains de mes correspondants, fans déclarés de rugby, ne suivent en fait que le Tournoi et la CDM . Ils ont donc une vision tronquée de ce sport dans sa réalité : vie des clubs en Top 14 et ProD2 . Sans parler des championnats étrangers ! Ils me serinent donc le catéchisme officiel pro-Galthié pourtant vaincu en CDM ! Ils ne connaissent pas ou peu les joueurs émergents ; la présence de Fickou les ravit alors que de nombreux joueurs de clubs sont bien plus efficaces à son poste . Mais l'entre soi télévisuel leur suffit .
    Je suis frappée de voir que 2 images se superposent alors : celle signée France2 ou TF1, avec une EDF figée et celle de Canal, avec des clubs proactifs, vivants qui promeuvent des joueurs talentueux .
    Heureusement les clubs locaux qui jouent en Fédérale s'en foutent ; le rugby vivra par et avec eux, loin des états majors avec des supporters fidèles !

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  6. Je n'ai pas Canal, mais je me renseigne. Parfois, quand j'y pense, je la regarde -la chaîne- en clair. Et je la trouve effectivement, bien faite: des journalistes et des intervenants compétents. Il est vrai que, dès mon intérêt pour le rugby, dans les années 60, les finales du Championnat, le Tournoi et les Tournées me (et nous) fascinaient. Certainement plus que le championnat national...quoiqu'avec Roger Couderc qui nous faisait voyager le dimanche soir, c'était, sinon passionnant, du moins folklorique et attisant la curiosité. J'étais, à cette époque, un fervent lecteur de l'Equipe et, donc des résultats et des commentaires. Mais, il est vrai que cette lecture était toute orientée vers les sélections diverses et variées et l'équipe de France au premier chef. Je jouais, bien entendu, moi-même en championnat, de minimes, cadets, juniors en scolaire puis universitaire et en "civil".
    Tu parles de FR2 et TF1. Il y a aussi cette émission "Rencontres à XV" sur FR3, le samedi matin à 10h00, de et avec Jean Abeilhou, que l'on pourrait dire ringarde; mais non. On y voit ce que tu dis dans ta phrase finale, et c'est bien.
    Pour conclure avec Habana/Galthié, en lisant le blog du R.C.T.:
    ...il pensait malgré l'avis des médecins que je n'avais pas retrouvé l'intégralité de mes moyens...
    Sur le coup j'ai été énervé mais, maintenant, je me dis qu'il avait raison....
    Mon corps a dit stop! Il fallait que ma tête l'accepte. Cela a pris un certain temps car j'étais , et je suis un compétiteur, mais je n'ai ni regret, ni amertume envers Fabien aujourd'hui".
    Cela devrait satisfaire Tautor sur la protection des joueurs quoique je ne pense pas que cela ait été l'axe principal de la réflexion de Fabien Galthié.

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  7. Merci Gariguette pour cette fine analyse du rugby actuel fait de commérages, de futilités et de médiocrités à la hauteur d'un public plus consommateur que connaisseur. En haut, à gauche, flotte la bannière du SBLR, socle d'une culture enracinée à la terre Lomagnole comme beaucoup d'autres clubs amateurs. J'y reviendrai plus tard. Pour le moment, soignons la charnière !

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  8. Dans toutes ces pensées disons "folkloriques" de ma part, je m'aperçois que mon cerveau a complètement shunté "la charnière", symbole absolu du rugby! C'est quelque chose, quand même...Comme le nez au milieu de la figure...Merci Tautor de me le rappeler.

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  9. Avoue que l'année commence de façon folklorique effectivement mais avec Toi, je ne suis pas surpris ! Je pense que tu as du lire au coin de la table entre pire et fromage avec un petit additif coloré ! Année charnière, une prémonition car le rugby français ne prend pas le bon chemin et s'enfonce dans l'autosatisfaction.

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  10. Quand on a Dupont/Ntamack à la charnière, on ne craint pas grand chose.

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  11. La charnière, blessée, a fait naître de nouveaux 9 et 10. Max Barreau m'a un jour dit lorsqu'il a rompu le croisé antérieur, sa carrière s'est arrêtée dont sa carrière internationale. A l'époque, on n'opérait pas pour rejouer 9 mois après. NTK l'a bien compris plus que Jelonch. Et pour avoir repris trop vite avec un avis médical favorable, il n'était pas au maximum de ses capacités (peur de la fracture sur broches malgré la protection) pour le 1/4 de finale de la coupe du monde. C'est mon avis. Mais il reste le seul et unique à son poste, à VII ou à XV.

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  12. Max Barrau, un des tous meilleurs; juste avant un autre excellent, Jérôme Gallion. Un peu du même style, puncheurs...
    Pour reparler de charnière, l'important finalement ne devrait pas être elle même, mais ce qui l'entoure. Dans une porte, par exemple, la charnière représentée par les gonds ne fait œuvre que d'articulation. Articulation discrète, solide, bien huilée, silencieuse, inexistante en quelque sorte et permettant à la dite porte de fonctionner aisément dans les allers et retour, les entrées et les sorties: sans aucun soucis.
    Alors? Laidlaw ou Going? Laborde ou Lasserre? Astre ou Fouroux? ...

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  13. La porte, un mauvais jeu de mots André, une époque charnière qui n'a pas débouché sur grand chose de transcendant. Il est temps de se tourner vers le futur car Dupont ne sera pas éternel et qu'à un moment donné il sera utile de se poser pour regarder ce qui a été fait et le chemin à faire, un peu comme l'agriculteur qui regarde son sillon quoique de moins en moins avec le gps ou comme les Mages guidés par le scintillement de l'étoile.

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  14. Je regarde le résumé du "Dakar" qui se déroule en Arabie Saoudite dans le Sud désertique. On peut parler de charnière ente l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'esprit premier donné par TSO en 1979. Je repense aux frères Marreau, les renards du déserts, vainqueur en 1982 avec une Renault 20 turbo 4x4, totalement inédit devant tous les grands constructeurs de l'époque. Une épopée que j'ai ratée plus tard au titre du service médical ou on avait des BJ 40, de véritables tracteurs qui passaient partout. Je me suis rattrapé par la suite avec des rallyes raids en France et en Espagne. Aujourd'hui, l'esprit du Dakar a totalement changé, d'un côté des amateurs éclairés sauf Califano ! Et de l'autre des constructeurs avec des pilotes professionnels de la trempe de Sainz ou Loeb. De la technologie haut de gamme, des assistances dignes de la F I, un autre univers qui n'a que plus que le nom de "Dakar".

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