Premières neiges aillées
Si le rugby n'est pas une science exacte, il en est de même de la météorologie. La nature n'est jamais autant prévisible que quand on ne s'y attend pas. La chaîne des Pyrénées a revêtu son mateau blanc et sa fourrure ornant les ubacs et les adrets pour le plus grand bonheur de tous et le mien. Tout redevient brutalement calme, paisible et ce blanc symbole d'une paix durable. L'hiver est donc là cloturant un automne ovale en point d'interrogation ? Ou en somme nous vraiment ? Un constat, trop de blessés, des allers retours en clubs inutiles, déstructurant mentalement tout joueur confirmé. Notre rugby est malade de l'argent, de la gloire, de la vanité, des magouilles et du manque de culture et de civisme. L'argent est là, de plus en plus prégnant au coeur du système, permettant au mieux logés de vivre au dessus de ce qu'ils seront au lendemain des clarines. Reste que beaucoup d'anonymes se contentent de moins et que le vrai rugby est encore celui des champs fait de gens passionnés ou je prends plaisir d'aller voir jouer mes filles, loin des turbulences médiatiques que je cotoie par ailleurs. Beaucoup de pays nous envie pour ce côté lucratif ce qui implique une venue massive d'étrangers à bas prix pour certains. Tout ceci dans le but dans le but d'améliorer la carte de visite du club, son aura, de meilleurs résultats voire des trophées. Toutes les planètes des hémisphères s'alignent deriière World Fruit Juice pour espérer toujours mieux émarger. Tel est l'individu, cupide et à la recherche de pouvoirs. En celà, les anglo-saxons sont les rois ne laissant que des miettes aux autres. Aussi la vanité, la gloire conduisent a un sport supervitaminé, de plus en plus violent, s'éloignant à tout point de vue du jeu de mains pour laisser la place aux jeux de Rome; De plus en plus de bléssés, de plus en plus graves, des agressions de plus en plus douteuses, pouvant faire penser à des overdoses mal contrôlées encore ce week-end avec Etzebeth, Tarrit pour les plus connus ! A l'heure même ou nous avons des moyens vidéos hauts de gamme, à l'heure même ou les drones seront le mouchard au seins des ruchs et autres, l'arbitre de terrain sera réduit à être un pion de l'audiovisuel. Nous nous fossoyons grandement dans cet univers ou le pré va jaunir étouffé par le manque d'air. Raison gardée, nous avons besoin d'aller chercher notre identité en se tournant vers le passé car nous ne savons plus lire dans le mar de café. Parler de Lucien MIAS et le citer est fort logique mais aucun jeune ne le connait faute de culture naturelle. Pourquoi ce besoin incessant de revenir en arrière pour mieux masquer nos insuffisances individuelles et collectives ? Un jour viendra ou les narcotrafiquants viendront inonder l'ovalie pour s'acheter une façade ou une devanture comme dans certains commerces. Comme la cocaïne est festive mais pas que, le lien sera bientôt une évidence certaine. Le froid, la neige vont-ils avoir raison de cette vision obscure mais parfois réelle de ce que je peux voir sur et autour des terrains ? Pétrone disait "la neige séjourne longtemps sur les sols pierreux, mais disparaît vite sur les terres cultivées."
