08 juin 2023

" les 100 Jours "


Un compte à rebours historique terminé à Waterloo. Il ne pouvait en être autrement avec "l'Inconstant". Des signes qui ne trompent pas sur le "vol de l'Aigle". Quid du XV de France à l'aube des phases finales ou le général Galthié prépare ses troupes au combat ? Premier stage à Monaco, une similitude avec Golfe Juan, non loin de là ? Mais aussi, première victime, Haouas dont l'épopée se termine pour le bien de la moralité et de l'éthique. Derrière cette apparence tactique des préparatifs, se cachent des tractations. Les équipementiers déjà se bousculent pour rafler à petit prix le maillot de l'EDF car, en cas de victoire, le profit sera juteux. Mais aussi la course à la Présidence de la FFR qui bat son plein dans l'animosité la plus totale et la plus stupide qu'il y ait. Être gaulois, franchouillard, gascon est certes une chose, mieux vaut rester Mousquetaire car les Mazarinades seront nombreuses et incertaines jusqu'au sacre tant espéré. Buisson met un diktat aux clubs sous peine de blocage de la fédération pendant que le pourpre essaie de s'infiltrer au comité exécutif de World Rugby. Le venin est mortel comme chacun sait et bien souvent comme le fiel, il témoigne de l'acrimonie des personnages. Probablement un désastre à prendre en compte par le général dont on connait les affinités de longue date. Et voilà que Dupont remet sur la sellette le Salary Cap comme si d'avoir le totem de meilleur joueur de la planète ne suffisait pas. Bien lui prend de dénoncer ce blocage institutionnel lui qui jouit de privilèges au Stade Toulousain. Déjà momifié par Grévin contre toute logique, il devrait se méfier des symboles qui sont parfois des oiseaux de mauvaises augures. Les latins en savaient quelque chose par expérience, Quintilien, rhéteur et pédagogue, disait "du commencement on peut augurer la fin". Après la Principauté, retour à la cantine de Marcoussis pour finir dans la pinède des Landes à Capbreton en famille. Cinétique choisie par le général avec 4 matchs de préparation en août pour dégourdir les jambes avant le choc avec les Blacks. 100 jours c'est beaucoup et bien peu, Napoléon, malgré la conjugaison de l'esprit et de la règle, a du abdiquer face à l'apparence trompeuse des faits. La coalition a eu raison de sa présomption de souverain pour laisser un pays exsangue loin de se douter de la punition finale celle de l'exil. Si l'Empereur nous a laissé un patrimoine institutionnel toujours en vigueur, les guerres ont laissé beaucoup trop de croix sur son chemin. Plaise à Galthié de ne pas avoir trop de blessés durant cette période car le manquement et la lucidité se paieront comptants.


6 commentaires:

  1. Tu me prends par les sentiments ! Tu dis l'Empereur et j'accours ! Las ... ce n'était que Galthié . Je ne le "sens" pas depuis le début eh oui malgré les victoires ; trop de chance . Une génération dorée, et les adversaires habituels en déclin risquent de nous montrer un séduisant trompe l'oeil .
    D'autant que nos adversaires sont bien discrets quant à leir préparation de CDM .
    Ajoutons que les tambouilles fédérales finissent d'exaspérer une Ovalie moins flambarde que l'an passé à pareille époque .
    Bref ... la prudence et l'humilité devraient guider nos pas ... ainsi que la liberté comme de bien entendu .

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  2. Les tumultes de l'Empereur ont toujours fasciné les femmes, pourquoi ? J'ai eu la chance de parcourir dans la bibliothèque de la Cour d'Appel des pages entières écrites et signées de Napoléon. Un vrai style, direct, une écriture parfaite, ou les idées et les ordres fusent dans un français plus que parfait. Un plaisir simple et privilégié ou je reviendrais pour mieux connaître la face cachée de cet homme hors du commun.

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  3. 1813, le siège de Donostia
    Le duc de Wellington en avait fait son objectif principal. Vaincre par la mer étant impossible à cause des marées, il s'était résolu à utiliser l'artillerie lourde pour rompre la double enceinte de la cité au mépris de vies humaines dont ses soldats. Le Général Rey avec le soutien du Maréchal Soult abdiqua après 2 mois de siège le 7 septembre 1813. D'un côté 18 000 anglais, de l'autre 3600 français. Au total, 5 000 morts, 5 000 blessés. Les pires atrocités ont été commises par les anglais,tuerie de la population, pillage, viols, maisons brûlées, un soldat anglais disait "Vois cette maison en feu ? Rappelez-vous, demain, elles seront toutes comme ça". Depuis, Donostia commémore chaque année le 31 aout ce massacre par une cérémonie aux chandelles. S'en suivit la bataille de la Bidassoa et la bataille de la Nivelle point d'orgue de l'obsession anglaise pour laquelle Soult se rendit avec sa garnison fin octobre. Pourquoi vous parler de l'histoire alors même que nous allons vivre 2 demi-finales de top14 ? D'abord pour souligner l'horreur de la guerre, pour dire que Napoléon ce n'est pas que le code civil, et pour rêver ce soir et demain d'un rugby d'attaque et non de tranchées. Je vous passerais tout le cortège du vidéo arbitrage, de la météo, des cartons, des imbroglios tactiques et des dernières heures de la plus basque des françaises Isabelle Ithurburu !
    Qui mieux que Victor Hugo pour en parler :
    "Aspect singulier d’ailleurs, et digne d’étude. J’ajoute qu’ici un lien secret et profond, et que rien n’a pu rompre, unit, même en dépit des traités, ces frontières diplomatiques, même en dépit des Pyrénées, ces frontières naturelles, tous les membres de la mystérieuse famille basque. Le vieux mot Navarre n’est pas un mot. On naît basque, on parle basque, on vit basque et l’on meurt basque. La langue basque est une patrie, j’ai presque dit une religion. Dites un mot basque à un montagnard dans la montagne ; avant ce mot, vous étiez à peine un homme pour lui ; ce mot prononcé, vous voilà son frère. La langue espagnole est ici une étrangère comme la langue française".

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  4. Que dire ? Une seule équipe sur le terrain, le ST, dominateur dans toutes les phases de jeu sans partage. Un R92 terne voir atone. Une fin de carrière en Travers, avec Fickou le soi disant taulier de l'EDF, inexistant, Russell déjà à Bath et Le Garrec en apprentissage. Vainqueur par carton rouge du SF, jamais le Racing ne méritait cette 1/2 finale. Côté Rouge et Noir, que des satisfactions, en volume de jeu, en vitesse, en combinaisons, toujours en avançant. Limpidité et maîtrise des joueurs, un staff heureux et de la sérénité pour la dernière marche.

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  5. Entre une place fortifiée et un estuaire, le classement du top 14 est respecté. Pas ou peu palpitant ce match, une fois le score acquis à la mi-temps, sur 2 essais cadeaux, plus rien ne s'est passé. Ce jeu d'occupation au pied est une imposture notoire montrant à quel point l'enjeu tue le jeu, témoin du changement d'esprit opéré par les entraineurs s'accaparant d'une règle peu propice à l'esprit de l'ovale "uti, non abuti". La caravelle jaune et noire n'a pas tant de ressources que ça et le ST possède des fourmis dans les jambes et dans les mains. Ce logo du ST a une histoire. Crée par Lucien Cézéra, Commisaire et dirigeant dans les années 1950, il s'est inspiré des initiales gravées au sol à la mémoire de Saint Thomas d'Aquin que l'on peut voir dans la cathédrale Saint Sernin. Pour pousser un peu plus loin sur l'histoire du club de ces années là, Jean Fabre a écrit "J'ai conservé de cette époque un souvenir exceptionnel qui dépasse le seul cadre de la pratique sportive. Le Stade était dirigé par des hommes remarquables comme le Professeur Madray, Maître Sarradet, le commissaire Cézéra ou le Docteur Sécail... Je me souviens avoir eu connaissance de l'exceptionnelle histoire des Cathares, racontée par Me Sarradet, au fond du car lorsque nous allions jouer à Foix ou à St Girons. Plus tard, grâce à André Brouat, alors Président, j'ai pu connaître des personnalités qui ont marqué notre époque comme Kléber Haedens, Antoine Blondin ou Jean Lacouture". Le rugby est un joyau de culture, de rencontres, d'humanité et d'esprit, j'en suis intimement persuadé. Reste qu'aujourd'hui, les réseaux sociaux, le wokisme, le vernis et les apparats appauvrissent sensiblement notre sport.
    Mais honneur aux dames, un finale de Roland Garros comme je les aime ou il faut aller au bout du bout en surmontant les défaillances, les controverses du jeu, le public et le soi. Jusqu'à la balle de match, rien n'est fait et renverser la table n'est pas une illusion. Un beau combat loin de Donostia ou la logique finalement l'a emporté avec la victoire de la n° 1 mondiale en 3 sets. Et pour changer des arbitres du top 14, une charmante juge presque trop discrète mais très efficace dans ses décisions.

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  6. Week end des Seigneurs,
    une fois n'est pas coutume, les astres s'alignent quand les champions sont au rendez vous. Pep Guardiola, Monsieur "tiki taka", l'homme des titres comme joueur, mieux comme entraineur, Barça, Bayern et Manchester City, tutoie les sommets du football moderne. Cruyff doit savourer. Novak Djokovic, 23 tournois du grand chelem, performance en cours, fut magistral cet après-midi, maitrisant le tennis comme jamais. En plus, il parle français et a rendu hommage à tout le monde en toute simplicité. Ferrari, la 100e du Mans en poche, célèbre Enzo à sa manière honorant Modène et son cheval cabré. Un météore est venu perturbé la journée, Audrey Forlani a perdu en finale Elite devant le Stade Bordelais. L'ail de la Lomagne pleure pour elle. Je n'oublie pas Iga Swiatek, en route pour battre tous les records en tennis féminin. De voir tous ces champions en deux jours vous réconcilient avec le sport. Plus que jamais rugby, j'avais délaissé le tennis, une passion estudiantine qui m'a valu quelques épreuves en septembre et Le Mans pour l'avoir médicalisé dans une Bentley à l'époque où la ligne droite des Hunaudières n'avait pas de chicane et où les étriers de frein rougeoyaient sous une lune d'étoiles. Un très beau souvenir qui s'est terminé le lendemain midi sur la jetée de La Rochelle par un plateau de fruits de mer gastronomique. Que du bonheur ce soir que de vous faire partager ces émotions enfouies, secrètes dont les cendres, tel le Vésuve, se sont enflammées pour ma plus grande joie. L'éveil du phoenix, symbole de l'immortalité et de la résurrection dans la mythologie grecque, renait de ses cendres pour reprendre son vol tel un aigle afin de mieux appréhender le destin de la vie et celle du sport. Me voilà enjoué de cette journée ordinaire, pluvieuse et orageuse, ou le sentiment d'aimer le sport et la performance l'emporte sur le sommeil des ténèbres.

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