04 septembre 2024

"Euskara !"





De la Rhune au gâteau basque, la poésie est dans le regard des paysages comme la saveur des gouts est dans l'assiette. Vous avez compris que de la terre à la mer, du sucré au salé, des marées à l'arène, le fil conducteur de ce week-end fût porté avant tout par l'Amitié en rouge et vert mais aussi en bleu et blanc. Pour mieux apprécier cet arc en ciel de lieux et de rencontres, il fallait une arène celle de Lachepaillet (lâche le chapeau en paille ou le paillet selon les anciens) ou sont passés Picasso, Hemingway, Montherlant, Mérimée et Napoléon III. Arène de première catégorie, 10 000 places, elle date de 1893. J’ai donc eu cette chance unique de revoir Roca Rey que j’avais déjà croisé en 2018 à Valencia. Le chemin parcouru par ce péruvien depuis son alternative dont le parrain ne fut que l’indicible Enrique Ponce a montré qu’il a les gènes de la tauromachie dans le sang. Deux faenas abouties, attendues, dans un silence religieux, avec des airs copiés à Ponce bien entendu. 4 oreilles sont venues effacer en partie la misère des deux premières corridas. Sorti à "hombros", j’ai profité de l’occasion pour aller voir tous les paparazzis locaux alléchés par la nouvelle gloire du dimanche soir. De fait, la politique, le monde du rugby et des affaires sont au rendez-vous pour des agapes studieuses. A Anglet, vers midi, je déambulais avec mon Ami sur un marché ou ça fleurait bon les produits locaux, les basques travailleurs avec un sens remarquable de l’hospitalité ! De la gouaille, du professionnalisme, des anecdotes sur les produits locaux et sur les familles qui font vivre ce lieu en toute simplicité. "Biltoki" a redynamisé les centres villes avec du bon, du local et du partage. Pari réussi pour l’agora basque. Un conseil, allez-y et laissez-vous porter par ce rayon de soleil de l’alimentaire traditionnel. La veille, nous étions sur un éperon rocheux, caché dans les méandres sur la côte de Bidart, ou règne le paradis des surfeurs et le cabanon du plaisir gustatif. Ici, rien des bancs en bois, la bise de la mer, la houle côtière ondoyante de surfeurs et le patron, installé là sur un coup de foudre, nous livre des produits de la mer d’une fraicheur remarquable : thon rouge, seiches, etc. Le rugby n’est pas en reste, non pas le fleuron actuel du pays qu’est l’AB mais celui plus local de Saint Jean de Luz, club de Nationale. Comme en Lomagne, j’ai retrouvé tous les marqueurs du territoire amateur. Encore un moment unique dans ce pèlerinage ! Se déplacer à moto permet de s’énivrer des beautés cotières avec en fond de teint la Rhune, sommet des sommets locaux. Tout ceci laisse donc rêveur au premier abord donnant l’envie de s’implanter dans ce territoire si singulier.  Ne croyez pas que vous êtes attendus la bouche ouverte car la priorité est donnée aux locaux. Seul le temps vous assimile ce qui fut jadis la Navarre pour de venir le Pays Basque. "J'aime cette idée qu'il suffit d'habiter au Pays basque pour devenir basque" n’est qu’une boutade car il faut savoir monter autre chose que soi-même. Un proverbe local vous prévient "Celui qui a passé le gué sait combien la rivière est profonde". Et comme tous disent "Audace, Résilience, Persévérance". Eskerrik Asko.