29 juin 2024

 "Ô Toulouse"



1967, personne ne se doutait que cela deviendrait l'hymne du Stade Toulousain, encore moins Nougaro qui nous a quitté il y a 20 ans ! Presque 60 ans que je vais à Wallon avec autant de ferveur, d'admiration et de bonheur dans ce club à la culture si particulière, celle du jeu à la main, celle du jeu toulousain. Des entraineurs, de grands joueurs internationaux ou pas, des figures emblématiques, et une entité unique "Les Amis du Stade Toulousain" propriétaire de cette pépite. N'oublions pas qu'Ernest Wallon, Professeur à la faculté de Droit, Président du Stade Olympien des Etudiants de Toulouse (SOET) fut le fondateur des Ponts Jumeaux ni plus ni moins. Un génie, avant gardiste, visionnaire dont le Président actuel Didier Lacroix n'est autre que la continuité du passé avec une touche moderne. Lui même le disait ce soir, "il fallait souffler sur la braise encore tiède". A croire que ça marche. Pour en arriver là, il faut des bases celle de l'école de rugby mais aussi le recrutement loco régional voir plus loin. Les éducateurs sont les anciens du club, personne d'autres, un temple fermé, recroquevillé sur son ADN depuis des décénnies. Personne n'est oublié, une grande famille ou tout le monde respecte tout le monde, du concierge au chaufeur de bus en passant par les jardiniers. Oui le Stade Toulousain c'est celà.  24 ans que j'ai signé pour apporter un autre regard sur l'Urgence "joueur" mais aussi dans les tribunes. Avec le recul, je savoure avec ce regard aimant de voir que la foi soulève des montagnes. Rouge et Noir ou Noir et Rouge, qu'importe, Stendhal disait "L'amour est la seule passion qui se paie d'une monnaie qu'elle se fabrique elle-même." Alors encore un doublé historique avec une génération dorée articulée autour d'Antoine Dupont, le meilleur une fois de plus ce soir avec Willis. Il aurait pu naître à Wallon tellement il en a les gênes. Marqueur, passeur, rien ne lui résiste dans ce rugby moderne et ce soir il a vaincu cette défaite gravée dans son coeur, celle de la coupe du Monde. Son regard en dit long car il est toujours difficile de revenir sur la terre d'une croisade perdue. Ne pas parler de Mola serait faire injure à ce garçon qui a mis du temps pour trouver ses marques. Il vit un rêve éveillé celui d'être Champion sous toutes ces formes. Un 23e Brennus, une 2e coupe d'Europe et néanmoins il parle des Crabos qui demain joueront le titre pour être Champion de France. Quand Elstadt, Faumina et Arnold traversent le globe pour être stadiste, sans parler des anciens qui sont là en tribunes, c'est une signature, que dis je un tatouage gravé dans la peau. Tous ces clubs amateurs de la région sont fiers du Grand Frère, sont heureux d'envoyer leurs pépites vers le meilleur. Rien n'est plus gratifiant pour un éducateur de savoir qu'un petit bout du Brennus est le fruit de son travail. Il ne faut pas oublier non plus que pour exister voir briller il faut des adversaires. Hier soir, Bordeaux n'était clairement pas invité à la dégustation d'un grand cru. Bru comme Marti ont cruellement compris le message. Un autre devrait aussi comprendre celà, c'est Galthié, le Columérin, dont la porte d'accès au ST a toujours été fermée sécrétant chez lui une certaine animosité contenue et cachée. Aujourd'hui, Toulouse fait mieux que l'EDF dans tous les compartiments du jeu. La soi disante galactique ligne arrière de l'UBB ne mérite pas l'estampille "Coq de France" mais tout au plus coq de Gironde. Nous ne sommes plus habitués à une telle hégémonie comme du temps de Béziers qui a dominé le rugby français avec une génération de joueurs exceptionnels et un Raoul Barrière visionnaire avant tout le monde. C'est aussi cela l'identité de Toulouse, être avant gardiste. Alors, oui, Nougaro, l'enfant de Toulouse, des Minimes, peut dormir tranquille, le Stade l'a épousé avec son hymne de la ville Rose ou les mémés aiment la castagne.

7 commentaires:

  1. NoUgaro ! Ce n'est pas le circuit auto .
    Nous ne sommes plus habitués dis-tu ? Ben non ; moi ça fait des années que je sais qui va gagner le Top 14 dès le début et comme le ST ne fait que croître, pas étonnant qu'il se retrouve où il est .
    Un mot d'abord du match d'hier : c'était pénible au bout de 25 mn, on savait que l'UBB n'avait pas les hommes pour rivaliser, pénible de voir Tameifuna souffrir autant , mettre de plus en plus de temps pour se relever . Quel calvaire !
    Alors oui bien sûr en face ça déroule puisqu'il n'y a pas d'opposant . Mais pour les spectateurs autres que Toulousains, c'était pas terrible . Il faut une opposition , j'ai préféré La Rochelle/ ST car il y a eu un vrai combat .
    Pour la suite on se demande qui va pouvoir freiner un peu ce rouleau compresseur ; d'ici que le découragement gagne aussi le spectateur . Eric Bayle d'habitude intarissable sur les exploits du ST m'a semblé plus sobre . Bref ...
    Allez on enchaîne sur le Tour !

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    1. Nougatine, NougaYork, Nougaterie, Nougarelet ! correction faite, mon côté caché de mon autre passion l'automobile .... Oui Tameifuna et Jalibert n'auraient jamais du jouer ce match, à peine convalescent et loin des recommandations scientifiques, un pamphlet pour la Médecine du Sport, pire une boucherie et une malhonneteté institutionnalisée par des gens aux compétences de rebouteux. Pour ma part, je retiens le match contre le Leinster, pyramide de l'abnégation desoi, de l'effort, de la cohésion d'équipe et du transcendement bien plus que le match contre LR. A ce stade, ce sont des "Poilus" qui ne craignent plus grand chose. Comme l'a dit Ramos hier soir, le but c'est d'avoir plus de titres que leurs ainés ! Simple non !

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  2. En cernant de plus près cette finale, Bru, lors de la demià-finale, gagnée de justesse dans les arrêts de jeu avait déjà constaté que son équipe était cuite physiquement qu'il était conscient de la hauteur de la marche pour la finale compte tenu des blessés et que la préparation serait mentale. Bon d'accord, mais à ce niveau de la compétition, avec le Pr de la Performance, Mr Giroud, anciennement celui de l'EDF au passage, on se pose des questions. Puis, s'enfermer dans l'erreur de faire jouer 2 pièces soi disant maitresses fraichement blessées, c'est encore une utopie. Mais pas tant que ça quand vous n'avez pas un banc pléthorique de stars. Et c'est là ou le bas blesse le plus et qui explique la fessée reçue. De voir Tameifuna et Jalibert souffrir pour faire croire qu'ils existent sur le terrain relève de la maltraitance pure et dure. Être jusqu'au boutiste à ce point devrait faire réfléchir à l'avenir à une certaine éthique sur la santé des joueurs, àsanctionner l'incompétence professionnelle de certains médecins ou de leurs amateurismes notoires et d'avoir une grille pour établir des périodes de convalescence acceptables. C'est le rôle des commissions médicales mais aussi de Provale pour éviter de nouveaux dérapages. Une fois de plus, le carton jaune se paie cash et signe la fin des débats. Avec 59 points dans la musette, il est anecdotique de parler des coups de pieds manqués ! Et pour cause, l'addition aurait été encore plus salée. Pour une fois, l'arbitrage fût facile et non contestatble. Pour avoir été à Marseille au Vélodrome, vous resortez les oreilles fracassées car c'est une caisse de résonance. Prochaines demi-finales Lyon, Bordeaux et Marseille !

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  3. Un bon merci pour ta chronique retracant bien le pourquoi de cette réussite actuelle, et qui surement va durer qq années
    Mais il y a de ma part quelques objections, dont j'ai fait part par ailleurs.Pourquoi oublier dans les explications de beaucoup les 2 cartons rouges de La Rochelle?
    Le recrutement du ST? Les pièces maitresses viennent d'ailleurs et non du centre de formation, avec des exemples, pour les piliers, les frères Arnold, Roumat et Willis, et derrière, la plus grosse recrue depuis longtemps à savoir Ahki, à mes yeux, sur une saison, l'un des plus grands "12" du Monde et qq Argentins et Britanniques.
    A part ça j'aime bien le Stade Toulousain parcequ'il emmene le rugby français vers le haut, même si le selectionneur national actuel n'a pas pigé ou refuse de voir ....

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    1. Georges,
      le "ailleurs" c'est "Côté Ouvert" ! Soit et d'ailleurs pas de réponse même laser ... les cartons rouges sont deux situations différentes; la première concerne la charge avec l'épaule d'Atonio sur la tête de l'adversaire, sans se plier, sans esquisser avec contact. Le règlement WR est claire : rouge, pas de circonstance atténuante. Par contre, l'adversaire aurait du sortir pour commotion cérébrale ce qui est aussi la règle qui n'a pas été respectée. la deuxième, le coup de boule sur Marchand de Wardi est inutile si minime soit-il. Là aussi le règlement fait loi. A ceci prêt qu'il y a la règle et l'esprit. Personnelement, j'aurais mis jaune à Atonio et rouge à Wardi en plus d'être international. Concernant le recrutement, quand tu regardes les autores clubs, personne ne se gène sur le nombre d'étrangers contournant par la même le règlement du Salary Cap ! Au ST, la différence vient du choix des internationaux recrutés à savoir qu'ils sont jeunes et pas de vieux briscards en fin de course, le dernier étant le 2e ligne d'Argentine des U20 ! Pour ça, Cazalbou a l'oeil et a un excellent réseau. Ahki, est un excellent centre, néo zélandais d'origine tongienne et samoane et international à VII AB. Il vient du même club de Kaino et Faumina les Blues ! Le ST a réussi cet amalgame extraordinaire de brasser des cultures et de les fédérer derrière le jeu de mains toulousain. Je pense enfin qu'actuellement Toulouse joue mieux que l'EDF à tous les niveaux. Merci pour ta contribution si rare qu'ailleurs !!

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  4. Marti confirme les choix de Bru et soutient son technicien au détriment de la santé des joueurs. Je trouve cela bien triste voir pathétique pour Jalibert et Tameifuna sortis en étant en dessous du niveau requis pour une finale. Il y en a un qui a compris c'est Jelonch ! Car il n'aura plus d'autre chance après avoir fait les 2 croisés antérieurs. Il est tant de dénoncer cet amateurisme médical qui perdure depuis trop longtemps et qui efface par la même le travail fait par de vrais médecins ultra-compétents que je connais voir de certains universitaires aussi impliqués. "Pluralitas non est ponenda sine necessitate", concept rationaliste et philosophique du rasoir d'Ockham (ma fille vient de me le souffler car ça fait partie de l'histoire de la Médecine ; me voilà donc moins couillon !), franciscain anglais, qui plaidait pour la simplicité des choses. Einstein disait "Tout doit être le plus simple possible, mais pas plus simple que ça". Il faudra donc revenir aux fondamentaux ! Ce qui n'est pas gagné.

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  5. Content de lire Olivier Magne qui dit : "On n’aligne pas deux joueurs blessés sans envoyer un message négatif au reste de l’équipe". Une erreur stratégique de la part de Bru qui a eu le soutien de son Président. Ce dernier est à la recherche de poids lourds devant et d'étoffer le banc des remplaçants pour pouvoir faire tourner l'effectif. Là aussi, il est en retard car les bons éléments ont déjà signé dans les autres clubs du top 24. Ça me rappelle Boudjellal achetant le nécessaire plus ultra avec 3 titres européens certes pour ensuite laisser un club en ruine qui a peine à remonter la pente. L'avenir passe par l'école de rugby, par des bases saines et non par des mercenaires qui laissent derrière eux une jachère.

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