Alors que Fructidor s'étiole lentement, Vendémiaire arrive sans crier mot avec les fameuses vendanges.
Jadis, l'école ne recommençait que fin septembre, laissant le temps au temps de nettoyer la terre pour les semences d'hiver et les jachères mais aussi de pouvoir récolter les fruits d'un été capricieux ! J'ai le souvenir avec mon grand-père de ramasser les grappes avec un sécateur, de les mettre dans une comporte avant de se retrouver au chais. Cela relevait d'un cérémonial bien précis, demandant de l'habileté, de la persévérance et de la robustesse car les journées étaient longues souvent dictées par la couleur du ciel ! Les grappes étaient ensuite triées ne gardant que le raisin ferme et mûr filtré par un oeil attentif, un coup de main averti et une cadence rapide. Une fois achevé, la presse entrait en action distillant un jus parfumé, jaunâtre ou vineux selon le raisin et tout cela partait dans des cuves en chêne. A la fin, nous piaffions d'impatience pour aller dans le pressoir piétiner la lie, sorte de rituel qui permettait de récolter un jus mis à part pour faire ces vins d'apéritifs ! A la bougie, nous revenions mettre les pieds sous la table, affamés certes mais pas très longtemps car le sommeil arrivait plus vitre que la Lune.
Vendanges et rugby ne font qu'un dans mon cœur tellement il existe de similitudes. La mécanisation à outrance, la météorologie, la science, font que les vendanges sont encore l'apanage de Fructidor mais que les grands châteaux ont gardé quasi intact les traditions séculaires ! Et le parallèle avec le rugby est une évidence certaine si l'on déguste les grappes et les mots ! J'attendais cette période avec impatience pour renouer avec la Championship, instant phare de l'été ou les grands châteaux préparent leurs millésimes. Pas déçu de la dégustation de cette orgie ovalesque en ce torride mois d'août.
Rien n'était moins sûr de gagner ou de perdre et les staffs ont pu mesurer que le piedestal n'est qu'une illusion passagère pour laquelle les recettes de cuisine doivent être améliorées, peaufinées et que la matière première, tout comme le raisin, ne doit rien laisser au hasard. A ce jeu, les Australiens et les Pumas ont su tirer profit des préparations pour nous montrer que les cuvées se bonifient avec le temps et la méthode. Concernant nos gauchos, beaucoup d'entre eux évoluant en top 14, on sent bien que leurs expériences au sein des clubs français reflètent bien l'évolution attendue d'un rugby plus moderne. Les All Blacks, dans leurs dimensions planétaires, en ont fait les frais tout comme les Bocks qui ont connu comme jamais une remontada historique des Kangourous !
Aujourd'hui, le jeu se précise et se modifie avec un espace fermé voir très fermé ou les défenses pulvérisent toute intention d'attaque laissant donc la place au jeu au pied par-dessus de façon trop systématique. Les Bocks ont perdu et Erasmus est tombé de son piedestal. A mon sens, la chute va se prolonger s'il ne change pas la méthode laissant la place à des jeunes, à des gazelles au détriment de joeurs certes expérimentés mais usés. Les Aussies ont gagné à la Pyrrhus surtout en 2e mi-temps ou ils produisent un maximum de jeu. Quelle paire de centres, discrets, puissants et efficaces vu le nombre de ballons touchés ! Je continue à penser que Schmitt tient le bon bout tout comme Robertson et que le Pacifique sera présent au rendez-vous de 2027.
Alors, comme les vendanges, comme le château Yquem, il faut du temps, des vignes, un terreau fertile et soigné, de l'expérience, de la sagesse, de l'humilité pour que le flacon soit une ivresse ! Marivaux disait ; " Cueillez la grappe pendant qu'elle pend, on ne fait pas toujours vendange".
Je ne connais qu'un seul Vendémiaire c'est Napoléon - au hasard - . Choisi par la Convention pour mater l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV soit le 5 octobre 1795, il a 26 ans il informe Barras " Général, j'accepte. Mais je vous préviens que l'épée hors du fourreau, je ne l'y remettrai qu'après avoir rétabli l'ordre ». Voilà voilà voilà . Ca lui a pris un peu de temps au général Vendémiaire !
RépondreSupprimerSinon ton humeur bucolique se marie bien avec ce début de la saison rugby ; on engrange les bénéfices des efforts passés, on soigne les blessures et on repart au combat .
Côté monde, nous sommes loin d'avoir le niveau nécessaire alors on se rabat sur notre championnat domestique si rassurant . J'aime bien attendre 2 ou 3 journées du Top 14 avant d'émettre un quelconque avis, le temps de sentir la tendance . Bref ça bricole de ci de là avec sans doute des idées derrière la tête mais bah ... on verra bien .
Au fait d'où vient l'expression "vendanger un essai " ?
Joséphine,
RépondreSupprimerBien sûr que Napoléon est plus connu que les vendanges ! Mais Vendémiaire correspond au calendrier floral ! Des souvenirs d'une enfance heureuse ou le stress et la violence n'existaient pas. Je reste encore sur le long nuage blanc avant de revenir à mes obligations rugbystiques du top 14.
Hier reprise du top 14 ! On ne peut pas dire que le raisin était à son apogée ! La cuvée fût insipide, aléatoire et sans goût. Regardez la première mi-temps d'UBB La Rochelle 6 à 3 à la 40e. La seconde fut capricieuse avec un arbitre tatillon sur les mélées, un recours à la vidéo à juste titre, mais un fond de jeu comme un fond de cuve, de la lie même pas acceptable pour un second vin ! Et nous sommes à Bordeaux. Seul Page Relo, ancien 9 du ST, a montré l'étendue de son talent comme avec l'équipe d'Italie. USAP AB, du décousu main ou l'AB a eu raison dans ce sommet des extrémités de la chaine Pyrénéenne. Patat, sans panache, a montré qu'il était l'homme de la situation pour le club. Bref, peut être, ce soir verrons nous un match volcanique avec le seigneur Pépusque, un minervois dont les meilleurs millesimes datent de 2017 et 2018, l'année ou il est Champion de France avec le CO. Comme quoi, la similitude avec la carrière d'entraineur serait-elle le fruit du hasard ? Dans sa hotte, le ST ne vient pas avec les meilleurs grains mais de jeunes pousses qui vont maturer ! Comme quoi, viande, rouge et raisin ça matche bien !
RépondreSupprimerST ASM, grand match avec 2 commotions cérébrales côté stadiste, des essais avec Ramos impérial, un 8 de devant atomique excepté Méafou plutôt absent. En face, une paire de demis avec jauneau maître d'oeuvre. Insuffisant pour battre le Stade, toujours aussi percutant, rapide voir incisif, avec des joueurs clés qui apportent la sérénité nécessaire pour gagner. Arbitrage vidéo tatillon mais efficace. Urios a de beaux jours devant lui en récupérant les quelques internationaux en Champioship. Au final, un vrai match de rugby.
RépondreSupprimerGrosse pensée pour Jean Salut que j'ai côtoyé au T.O.E.C dans les années 65/66...sur le terrain et, parfois, avec tous les autres "toécistes", chez le kiné du club, Michel Sageloly, décédé dernièrement lui aussi.
RépondreSupprimerJean Salut est un Beaumontois de coeur et de souche, cousin de la famille Séran, joueurs de rugby aussi restés à Beaumont puis comme lui partis sur Toulouse professionnellement. Jean bouffé par la gloire arrivé trop vite avec le Stade Toulousain a cramé sa vie avec la fête et l'alcool. Puis a disparu pour faire son métier de kiné comme son cousin. Une idole qui a gâché une belle carrière tout en gagnant le Grand Chelem 1968.
RépondreSupprimerOui, c'est bien çà.
RépondreSupprimerET un Monsieur Salut avait une boulangerie à Toulouse, route de Blagnac juste avant de passer sous la voie rapide, un très bon pain.. J'ai souvenir d'un match USM/TOEC à Sapiac, un match de muerte, avec Cester et d'autres et bien sur Jean, ils avaient chargés, mais quel courage et sans peur...
RépondreSupprimerLa boulangerie, c'est son frère que je connais qui était aussi Beaumontois. Ils n'étaient pas en bon terme.
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